Le Comité ASEAN à Rabat, qui se compose des Ambassadeurs et Chefs de missions diplomatiques des pays membres de l'ASEAN accréditées au Maroc, a organisé aujourd'hui une table ronde, en collaboration avec ESCA Ecole de Management et ATLANTIS, Centre de Recherche et d'Etudes Géostratégiques, afin de présenter l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est et son modèle en tant qu'organisation internationale à ses partenaires marocains et africains. La rencontre s'inscrit aussi au développement de la coopération entre le Maroc et les pays de l'ASEAN et à servir de pont entre les deux parties. La conférence organisée par ESCA et ATLANTIS permis aux dirigeants marocain et africain, aux chefs d'entreprises, aux chercheurs, et aux différents partenaires d'avoir des informations détaillées sur l'ASEAN et de réfléchir plus effectivement aux nombreuses opportunités de coopération avec l'ASEAN, que ce soit sur le niveau politique, économique ou culturelle. L'ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) est une organisation régionale de 10 nations composée du Brunei, du Cambodge, de l'Indonésie, de la RDP Lao, de la Malaisie, du Myanmar, des Philippines, de Singapour, de la Thaïlande et du Vietnam. Ces Etats ont décidé de fonder une communauté économique dont le processus d'intégration ainsi amorcé pourrait libérer un potentiel de croissance supplémentaire dans la région déjà dynamique. Le modèle économique de l'ASEAN L'ASEAN en tant que marché unique et base de production a cinq éléments de base fondamentaux pour un essor économique dont : la libre circulation des marchandises, la libre circulation des services, la libre circulation des investissements, libre circulation des capitaux et la libre circulation de la main-d'œuvre qualifiée. Atouts dont l'Union africaine, à travers plusieurs réformes et engagements, peine à mettre en œuvre à cause des clivages politiques en plus de l'ingérence de certains pays sur d'autres, sans compter le poids colonial qui pèse toujours sur l'Afrique l'empêchant d'assurer une souveraineté pleine. La compétitivité des pays de L'ASEAN est un des modèles qui a réussi car renforcée par le développement et l'intégration dans les domaines de la politique de la concurrence, de la protection des consommateurs, du droit d'auteur, des infrastructures, de la fiscalité et du commerce électronique. Au-delà de ces facteurs, la promotion des petites et moyennes entreprises et l'intégration ciblée des Etats membres économiquement visent à réduire les écarts de développement. En outre, une plus grande cohérence dans les relations commerciales extérieures et une plus grande intégration dans les chaînes de production mondiales sont utilisées pour intégrer davantage les Etats membres dans l'économie mondiale. Transposer le modèle à l'échelle africaine Pour S.E. Mme Dang Thi Thu Ha, Ambassadeur de la République Socialiste du Vietnam et Présidente du Comité ASEAN à Rabat, « c'est grâce aux événements comme celui d'aujourd'hui, nous serons capables de mieux rapprocher le Maroc et l'Afrique avec l'ASEAN, malgré la distance géographique qui les séparent. ». Cependant, Mme Dang Thi Thu Ha réaffirme la détermination du Comité à « contribuer effectivement au développement de la coopération entre le Maroc et les pays de l'ASEAN et à servir de pont entre les deux parties. » « L'enjeu de cette table ronde est de comprendre ce qui se passe au niveau de la région de l'Asie du Sud-est, notamment les mobiles historiques qui ont amené l'ASEAN à créer en rassemblant des pays de régimes différentes, selon la taille différente, l'organisation économique et institutionnelle. », a précisé le Président de ESCA Ecole de Management, Thami Ghorfi, co-organisateur de la table ronde. La rencontre est aussi l'occasion de regarder qu'est-ce qui peut inspirer les pays africains de ces modèles. Pour Thami Ghorfi, « c'est un exercice intellectuel non pas d'utiliser des modèles tout faits, mais de regarder comment ils peuvent être inspirants pour nous permettre d'apporter de la contribution en termes de réflexion et d'analyse pour pouvoir avancer à l'échelle régionale en Afrique. » En Afrique avec 54 pays, le projet doit avoir une autre envergure, contrairement une région comme l'ASEAN où avec quelques pays, on peut facilement atteindre des objectifs, ce qui constitue un véritable challenge pour l'Afrique. Le Président de ESCA donne la recette. Pour lui, « le principe est très simple, lorsque la stabilité régionale est assurée, il y a une meilleure création de richesse et un bien-être des populations. » Autres facettes qui font de l'ASEAN un modèle, ce sont des enseignements de base, par exemple la tolérance et la non-ingérence, qui est un élément essentiel. En plus du non alignement, Thami Ghorfi estime que « la non-ingérence à l'échelle régionale entre non-alignés permet de bâtir ses propres alliances pour chaque pays. » Pour Driss Benomar, Président de Atlantis, « cette table ronde est intéressante parce que nous apprenons un mieux le système Asean, parce que les experts en Malaisie et en Indonésie nous ont présenté le modèle ASEAN et les stratégies de comment ils sont arrivés à ce niveau d'expertise et de développement. » Comparé au modèle africain, le Président de l'Atlantis note que « c'est intéressant pour nous en tant que Marocain, africain et pays arabe de mieux comprendre le système, qui est intéressant parce que multiculturels, multireligieux ». Concernant l'Afrique, elle fait son bout de chemin : 'C'est à nos dirigeants et hommes politiques de comprendre et d'essayer d'améliorer les façons de travailler pour un monde meilleur. », a déclaré Driss Benomar.