La généralisation de la couverture médicale, à compter du 1er décembre 2022, se veut un projet national historique reflétant l'engagement de l'Etat à assurer aux citoyens un régime unifié de l'assurance maladie obligatoire de base, abstraction faite de leur statut social ou économique. La mise en œuvre de ce vaste chantier sociétal a été opérée dans le plein respect du calendrier préalablement fixé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le gouvernement ayant mobilisé tous les moyens et mis en place les différentes procédures à même d'assurer la généralisation de la couverture médicale dans le cadre d'efforts ayant pour but « la consécration de l'Etat social, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI » comme l'a indiqué le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. A cet effet, le gouvernement a érigé le chantier de généralisation de la couverture médicale en une priorité dans son programme, le but étant de mettre en œuvre ce régime unifié en exécution des Hautes Directives Royales visant à améliorer le service de santé qui couvre les frais de soins, de médicaments et d'hospitalisation de tous les Marocains. Dans ce contexte, le gouvernement a approuvé des décrets permettant à toutes les tranches de la société de bénéficier des avantages de ce régime pour lequel le gouvernement s'appuie, pour assurer son financement, sur les principes de la cotisation et de la solidarité. Ainsi, environ 4 millions de familles vulnérables devraient bénéficier des traitements et des conditions de paiement dont profitent les salariés des secteurs public et privé, dans tous les établissements de santé publics ou privés, alors que l'Etat prendra en charge les frais d'adhésion à la couverture maladie obligatoire pour les personnes incapables d'assurer ces frais. L'opération d'adhésion a été ouverte également à 3 millions de citoyens relevant de la catégorie des travailleurs non-salariés, avec des contributions solidaires adaptées à leurs revenus. Cette catégorie concerne les personnes soumises au régime de contribution professionnelle unique (CPU), les agriculteurs, les commerçants, les artisans, les auto-entrepreneurs et autres. A cet effet, le projet de Loi de finances 2023 a prévu les ressources financières nécessaires pour assumer les frais d'adhésion à l'Assurance maladie obligatoire pour les personnes incapables de payer les frais d'adhésion. Afin d'accompagner le chantier de la généralisation de la couverture médicale, qui requiert la promotion de l'ensemble du système national de santé, et compte tenu des défis posés ces dernières années, notamment la pandémie de Covid-19, le gouvernement a élaboré une stratégie bien définie pour réformer ce système en s'appuyant sur quatre principes directeurs représentés par la « valorisation des ressources humaines, toutes catégories confondues », et « la réhabilitation de l'offre de santé par la mise à niveau des établissements de soins de santé primaires et des centres hospitaliers provinciaux, régionaux et universitaires », avec l'institutionnalisation de l'obligation d'accessibilité au parcours de santé via les établissements de soins de santé primaires ou par un médecin généraliste. Il s'agit également du « renforcement de la gouvernance du système de santé » via la création de pôles territoriaux de santé autour des centres hospitalo-universitaires, et la mise en place d'un système informatique intégré permettant un suivi précis de la situation de chaque patient, grâce à un dossier médical commun entre tous les acteurs dont les établissements de santé publics et privés, et des organismes de gestion des assurances-santé. Il convient de noter que la généralisation de la couverture médicale figure parmi les piliers du chantier de la protection sociale, qui comprend également la généralisation des allocations familiales durant les années 2023 et 2024 qui profitera à 7 millions d'enfants en âge de scolarisation, en sus de l'élargissement de la base des inscrits dans les systèmes de retraite, et la généralisation de l'indemnisation pour perte d'emploi en 2025. S'agissant du coût de cette réforme, il s'élève, selon le ministre délégué auprès du ministère de l'Economie et des Finances, chargé du budget, M. Fouzi Lekjaa, à environ 51 milliards de dirhams, répartis sur la généralisation de la couverture d'Assurance maladie obligatoire (14 milliards DH), la généralisation des allocations familiales (19 milliards DH), l'élargissement de la base des bénéficiaires des régimes de pensions et de retraites (17 milliards DH) et la généralisation de l'indemnisation pour perte d'emploi (1 milliard DH). Sans nul doute, le parachèvement du chantier de généralisation de la couverture médicale dans les délais impartis, malgré le contexte national et international difficile, se veut une étape essentielle pour renforcer la protection sociale des Marocains, et une révolution sociale qui vise à jeter les bases d'une solidarité institutionnelle qui assure la protection de tous les citoyennes et citoyens, préserve leurs droits et garantit leur accès de manière équitable aux services sociaux et de santé dans des conditions décentes.