Le président Macron a déclaré lors d'un discours à Toulon mercredi pour mettre un terme officiel à l'opération anti-jihadiste de huit ans de la France au Sahel. L'opération Barkhane est inopérante depuis février, lorsque la France a annoncé son retrait militaire du Mali. Les dernières troupes françaises ont quitté leur base dans la ville malienne de Gao le 15 août. Dans son discours dans son discours de ce mercredi à Toulon, le président Macron a précisé les nouvelles priorités qui régiront désormais les interventions militaires en Afrique. « La France veut passer au poste de mis en garde », « le travail a commencé », a-t-il soutenu. Le président français a mis en exergue la question logistique, qui pour lui est l'atout principal des adversaires. « L'engagement de chacun doit être le ciment qui renforce la résilience face à la menace terroriste », plaide-t-il ? Sur la stratégie, il promeut une loi de programmation qui sera présentée au parlement français pour « une France unie, robuste et autonome ». À son apogée, 5 500 soldats français participaient à l'opération Barkhane, initialement lancée en 2013 pour endiguer l'avancée des insurgés djihadistes au Mali. Les autres pays du partenariat étaient le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et la Mauritanie. Mais face à la propagation continue dans la région de groupes liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique – ainsi qu'à une liste croissante de victimes des troupes françaises (58 morts) – les chefs militaires et politiques à Paris sont devenus de plus en plus sceptiques quant à la viabilité de la campagne. . Contrecoup en Afrique de l'Ouest L'hostilité croissante envers la France parmi les populations locales – attisée par les médias sociaux et la désinformation généralisée – a rendu la tâche à la fois ingrate et dangereuse. La dernière goutte a été le coup d'Etat de 2020 au Mali, dont les dirigeants ont accusé la France d'ingérence et se sont plutôt tournés vers la sécurité du groupe de mercenaires russes Wagner. Macron, qui veut tracer une ligne publique sous la campagne, devrait dire que la France n'abandonne pas la lutte contre les militants islamistes dans la région, mais que ses efforts se dérouleront désormais sous des conditions d'engagement différentes. Quelque 3 000 soldats français resteront au Niger, au Tchad et au Burkina Faso – mais ils n'agiront pas de manière indépendante, uniquement dans le cadre d'actions coordonnées avec les armées nationales. De manière significative, ce déploiement continu n'aura pas de nom officiel, indiquant qu'il ne s'agit plus d'une « opération extérieure » comme l'était Barkhane. Les analystes disent que la France n'avait d'autre choix que de reconnaître l'échec de Barkhane après que le Mali a brusquement mis fin aux relations.