« L'art d'El Aita entre l'affluent local et le commun universel » a été le thème d'un colloque organisé, samedi à Safi, dans le cadre de la 21è édition du Festival national d'El Aita qu'abrite la cité de l'Océan jusqu'au 11 septembre courant . Moult intervenants à cette rencontre dédiée à engager une réflexion profonde sur cet art séculaire qui constitue l'une des composantes indispensables du patrimoine culturel et artistique national, ont été unanimes à souligner la nécessité d'inscrire et de documenter El Aita, tout en veillant à encourager la recherche et les études sur ce genre musical et artistique. En outre, ils ont mis en relief l'une des composantes essentielles de la culture orale marocaine, tout en rendant hommage aux figures de proue de ce style musical, qui ont voué leur vie à la préservation et la diffusion de ce patrimoine authentique. Intervenant à cette occasion, le Représentant de la Direction Régionale de la Culture de Marrakech-Safi, Samir Ouanassi, a mis en avant l'engagement du ministère de tutelle à soutenir le Festival national d'El Aita, faisant savoir que ce Colloque offre une opportunité idoine pour traiter toutes les questions se rapportant à ce genre artistique, notamment celles de nature à consolider et asseoir les bases d'une collaboration et une complémentarité solides, à la faveur de la promotion de la culture en général. → Lire aussi: Le 6ème festival Land Art Tanger-Tétouan-Al Hoceima, à partir du 23 septembre De même, il s'est attardé sur l'engouement et toute la passion que voue le public à ce genre musical, avec un focus sur les efforts consentis par plusieurs parties en vue de préserver ce patrimoine immatériel et sa valorisation pour les générations montantes. De son côté, l'enseignant à la Faculté polydisciplinaire de Safi, Said Lakbi, a mis l'accent sur la nécessité d'accorder une grande attention à la question de la préservation du patrimoine, alertant sur les tentatives d'extorsion de certaines composantes du patrimoine national. L'auteur du roman « Gnaoua », a, dans ce sens, souligné que ce festival ne cesse de gagner en célébrité grâce à l'étendue géographique du public passionné par l'art d'El Aita, aux thématiques abordées par cet art, et qui s'attaquent aux préoccupations du quotidien, ainsi qu'aux recherches académiques qui ont largement contribué à valoriser ce genre artistique. Après avoir fait remarquer que l'histoire du Maroc se caractérise par la dominance de l'oralité, il a souligné le besoin de documenter le patrimoine matériel et immatériel. Dans ce sens, il a plaidé en faveur de la création d'une structure permanente chargée du Festival, outre l'établissement de partenariats fructueux avec moult intervenants et partenaires de nature à apporter une valeur ajoutée sûre à ce rendez-vous annuel et à tirer vers le haut la qualité des activités et programmes concoctés en faveur du public. Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette édition est organisée par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, en partenariat avec la préfecture de la province de Safi. Cette manifestation s'inscrit dans le cadre des rendez-vous culturels mis sur pied par le ministère pour la valorisation du patrimoine civilisationnel national et la préservation de la mémoire artistique collective, tout en rendant un vibrant hommage aux icônes de cet art si singulier qui ont consacré leur vie à la promotion et à la préservation d'El Aita. Cette édition a été conçue de manière à mettre en relief les divers rythmes et sonorités de l'art d'El Aïta en tant qu'expression identitaire aux multiples affluents, qui puise sa référence et son authenticité dans le patrimoine local marocain.