Le secteur de l'artisanat s'est redressé avec la reprise de l'activité touristique enregistrant une augmentation des exportations de l'ordre de 31% à fin avril 2022, a indiqué, mardi à Rabat, la ministre du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Economie Sociale et Solidaire, Fatim-Zahra Ammor. Répondant à une question orale à la Chambre des conseillers sur "les mesures prises pour faire face à la crise du secteur de l'artisanat", Mme Ammor a souligné que l'évolution précitée dépasse de 19% le volume des exportations enregistré avant la crise sanitaire. Le secteur a fortement souffert de la crise sanitaire, en particulier l'artisanat d'art en raison de sa dépendance des touristes étrangers, a fait remarquer la ministre, notant que ce segment compte 18% de la main-d'œuvre du secteur. Et d'ajouter que le département agit sur deux principaux axes, à savoir la structuration et l'organisation du secteur, et le développement de l'offre et de la commercialisation. En ce qui concerne le premier axe, la ministre a noté qu'un grand nombre d'artisans travaille dans le secteur informel, ce qui implique une urgence en matière de structuration et d'organisation. Ainsi, Ammor a fait part de la publication par le ministère des décrets d'application relatifs à la mise en œuvre des dispositions de la loi N 50-17 relative à l'exercice des activités de l'artisanat, à vocation d'organiser et de promouvoir 172 professions, et de la création d'une plateforme électronique du Registre national de l'artisanat permettant aux artisans de s'inscrire à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). La responsable gouvernementale a estimé que ces mesures, revendiquées par les chambres d'artisanat et les chambres professionnelles, sont à même d'accélérer le système de couverture sanitaire du secteur, en concertation avec l'ensemble des partenaires, précisant qu'à ce jour, plus de 164.000 artisans ont été inscrits audit Registre. A cet égard, Ammor a appelé tous les artisans à s'inscrire au Registre national de l'artisanat en tant que cadre réglementaire destiné à la protection, l'organisation, la préservation et la promotion de leurs savoir-faire, et qui leur permet également de bénéficier d'une couverture sanitaire ainsi que d'autres programmes d'accompagnement, d'encadrement et de formation assurés par l'Etat. Pour ce qui est du second axe, la ministre a informé de la poursuite de la mise en œuvre des programmes relatifs à l'appui technique aux complexes d'artisanat, à la réhabilitation des infrastructures actuelles et à la création de nouvelles infrastructures comme les espaces d'exposition, de vente et les maisons de l'artisan dans le monde rural, notant que 64 projets sont en cours de réalisation. Afin d'accompagner les professionnels en matière de promotion des produits artisanaux, la ministre a fait état du lancement d'une vaste campagne pour commercialiser leurs créations dans plusieurs grands centres commerciaux de plusieurs villes marocaines, soulignant que cette opération pilote, que le ministère s'attèle à élargir, offre une opportunité aux artisans d'améliorer leurs revenus pour atténuer les répercussions de la crise sanitaire. Parallèlement, les accords liés au e-commerce avec les plateformes du secteur ont été étoffés par la signature d'une convention de partenariat, entre le ministère et un établissement bancaire, pour proposer un nouveau produit de financement à des conditions préférentielles et un accompagnement non financier au profit de tous les artisans, notant que des consultations ont lieu avec d'autres banques pour le financement. Ammor a ensuite mis en lumière l'élaboration d'un programme de promotion des exportations afin que le secteur ne soit pas affecté par les aléas du tourisme, et la mise en place d'une nouvelle démarche pour favoriser les produits en coordination avec les chambres de l'artisanat, et la conclusion, à la mi-juin, d'accords régionaux avec toutes les chambres pour donner une nouvelle impulsion à la commercialisation de ces produits. Le ministère œuvre également, selon Ammor, à une révision de la Semaine nationale de l'artisanat pour permettre au plus grand nombre d'artisans d'en bénéficier, et à travers l'intégration de la dimension internationale pour promouvoir les exportations. Une nouvelle approche basée sur un développement global du produit marocain a été adoptée à travers la fourniture des matières premières pour la production et la commercialisation. Dans l'attente de sa généralisation à tous les segments de l'artisanat, cette nouvelle approche est aujourd'hui effective pour ce qui est des branches du tapis et de la poterie, a-t-elle conclu. Les autorités portuaires de Tanger ont refusé lundi soir d'autoriser un navire de croisière allemand à accoster dans le centre portuaire de Tanger. Le bateau flottant Mein Schiff Herz devait accoster à 7h00 ce matin, mais a été refusé en raison du grand nombre d'infections corona à bord. Le navire allemand compte 1 785 touristes et 640 membres d'équipage et est venu du port de Lisbonne au Portugal. L'équipage n'a pas été autorisé à accoster à Tanger après avoir appris qu'au moins 26 personnes à bord sont infectées par le coronavirus. Le colosse de 264 mètres de long de 1997 navigue sous pavillon maltais et est considéré comme l'un des plus grands navires de croisière au monde.