La Commission européenne (CE) a annoncé, mercredi, avoir conclu que la Croatie était prête à adopter l'euro le 1er janvier 2023, ce qui portera à vingt le nombre d'Etats membres de la zone euro. Cette conclusion est exposée dans le rapport de convergence 2022 de la CE, qui évalue les progrès accomplis par la Bulgarie, la Tchéquie, la Croatie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Suède sur la voie de l'adhésion à la zone euro. Il s'agit des sept Etats membres n'appartenant pas à la zone euro qui se sont juridiquement engagés à adopter la monnaie unique. D'après les principales conclusions du rapport, seules la Croatie et la Suède satisfont au critère de stabilité des prix, tous les Etats membres examinés satisfont au critère relatif aux finances publiques (à l'exception de la Roumanie, qui est la seule à faire l'objet d'une procédure concernant les déficits excessifs), la Bulgarie et la Croatie sont les deux Etats membres examinés qui satisfont au critère du taux de change, et enfin la Bulgarie, la Tchéquie, la Croatie et la Suède satisfont au critère relatif aux taux d'intérêt à long terme. Le document conclut que la Croatie satisfait aux quatre critères de convergence nominaux et que sa législation est totalement compatible avec les exigences du traité et des statuts du Système européen de banques centrales et de la Banque centrale européenne (BCE). Le pays se conforme également aux autres facteurs pertinents pour l'intégration économique et la convergence, dont l'évolution de la balance des paiements et l'intégration des marchés financiers, du travail et des produits. Suite au feu vert de la Commission, le Conseil, qui représente les 27 Etats membres, prendra les décisions finales relatives à l'adoption de l'euro par la Croatie au cours de la première quinzaine de juillet, après discussion au sein de l'Eurogroupe et du Conseil européen et après consultation du Parlement européen et de la BCE. Lire aussi : Zone euro : L'inflation continue de battre des records, à 7,5% en avril Pour la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, l'adhésion de la Croatie à la zone euro rendra l'économie croate plus forte et profitera à ses citoyens, aux entreprises et à la société dans son ensemble, mais rendra également l'euro plus fort. ''Vingt ans après l'introduction des premiers billets, l'euro est devenu l'une des monnaies les plus puissantes au monde, améliorant les conditions de vie de millions de citoyens dans toute l'Union. L'euro est un symbole de la force et de l'unité européennes'', a-t-elle commenté. Globalement, le rapport de l'Exécutif européen constate que, dans tous les Etats membres hors zone euro examinés à l'exception de la Croatie, la législation nationale dans le domaine monétaire n'est pas pleinement compatible avec la législation relative à l'Union économique et monétaire et avec les statuts du Système européen de banques centrales et de la BCE. La Commission a également examiné d'autres facteurs mentionnés dans le traité, qui doivent être pris en considération lors de l'évaluation du caractère durable de la convergence. Elle a constaté à l'issue de cette analyse que les Etats membres examinés étaient généralement bien intégrés sur le plan économique et financier dans l'UE. Certains d'entre eux présentent toutefois encore des fragilités macroéconomiques ou sont confrontés à des problèmes concernant l'environnement des entreprises et le cadre institutionnel qui pourraient compromettre le caractère durable du processus de convergence. La mise en œuvre effective des réformes et des investissements prévus dans leurs plans pour la reprise et la résilience permettra de relever des défis macroéconomiques clés, estime la CE, qui évalue actuellement les plans de la Hongrie et de la Pologne, afin de s'assurer que tous les critères d'évaluation sont remplis. Le rapport de convergence établi par la Commission européenne sert de base au Conseil de l'UE pour déterminer si un Etat membre remplit les conditions d'adhésion à la zone euro. Des rapports de convergence sont établis tous les deux ans, ou à la demande d'un Etat membre qui souhaite que l'on évalue s'il est prêt à rejoindre la zone euro, comme la Lettonie en 2013. Tous les Etats membres, à l'exception du Danemark, sont juridiquement tenus de rejoindre la zone euro. Le Danemark, qui a négocié une clause de non-participation dans le traité de Maastricht, n'est pas couvert par le rapport.