Après le difficile coup que fut la pandémie de Covid-19, le secteur du tourisme montre des signes de reprise et commence à reprendre des couleurs dans de nombreuses régions du monde. Si pour le Maroc, remettre ce secteur, un des secteurs les plus générateurs d'emplois, sur les bonnes railles est une priorité majeure, l'indice du voyage et du tourisme du Forum économique mondial (WEF) au titre de 2021 vient rappeler le Royaume qu'il y a encore du chemin est à faire. Le Maroc a reculé de 4 places dans le classement du Forum économique mondial (World economic forum) (WEF) pour se classer 71e parmi les 117 pays inclus par l'indice mondial du développement du tourisme et du voyage pour l'année 2021. Selon le même classement, avec une moyenne de 3,8, le Royaume est classé 3e en Afrique et 8e dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord. Les Etats-Unis, le Japon, l'Espagne, la France et l'Allemagne en tête du classement mondial, au niveau du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, le Maroc est devancé par les Emirats Arabes Unis, l'Arabie Saoudite, le Qatar, Israël, l'Egypte, le Bahreïn et la Jordanie. Au niveau africain, il est également dépassé par l'Afrique du Sud. Publié mardi par le Forum économique mondial (WEF), l'indice de développement du tourisme et voyage au titre de 2021, « The Travel & Tourism Development Index 2021: Rebuilding for a Sustainable and Resilient Future », a évalué 117 économies sur une série de facteurs cruciaux pour le développement, la durabilité et la résilience de leurs voyages et l'industrie du tourisme qui, à son tour, contribue au développement économique et social. Les raisons d'une régression La régression du Royaume de 4 rangs au niveau du développement du tourisme serait principalement due aux retombées de la crise pandémique ainsi qu'au fait que le rythme de la reprise du secteur du voyage international demeure, malgré la levée des restrictions, très lent, indique le rapport du WEF, soulignant qu'une véritable reprise ne peut être attendue que d'ici 2023. → Lire aussi : Comment le numérique impacte-t-il le tourisme ? Au Maroc, les pertes ont atteint 18,3 milliards de dirhams au terme des 7 premiers mois de 2020, soit un retrait des recettes de 44,1%. Le secteur aurait perdu près de 2.200 millions de touristes. Si en 2021, le secteur a enregistré une amélioration avec 32 millions de dirhams en recettes, une baisse de 69% des recettes touristiques est à rattraper, selon les chiffres de la Direction des études et des prévisions financières. Un secteur sinistré à travers le monde Le rapport du WEF a ainsi révélé que si le tourisme international et les voyages d'affaires dans l'ensemble sont toujours inférieurs aux niveaux d'avant la pandémie, la reprise du secteur a été renforcée par des taux de vaccination plus élevés, un retour à des voyages plus ouverts et une demande croissante de tourisme intérieur et axé sur la nature. « Les fermetures de Covid ont remis l'accent sur la contribution importante que les voyages et le tourisme apportent à de nombreuses économies à travers le monde« , a déclaré Lauren Uppink, responsable de l'aviation, des voyages et du tourisme au WEF. Selon l'OMT, la croissance des arrivées de touristes internationaux en janvier 2022 par rapport à janvier 2021 est supérieure à la croissance des arrivées sur l'ensemble de 2021, selon le rapport. Malgré des tendances positives, le secteur est toujours confronté à de nombreux obstacles avec sa reprise en raison de la distribution inégale des vaccins, des contraintes de capacité, des pénuries de main-d'œuvre, des perturbations de la chaîne d'approvisionnement… « Les dirigeants des gouvernements, des entreprises et de la société civile peuvent surmonter les obstacles à la reprise en examinant les différents facteurs qui peuvent soutenir le développement et la résilience à long terme de leurs économies respectives du voyage et du tourisme« , a ajouté Uppink. Alors que les économies cherchent à reconstruire leurs secteurs du voyage et du tourisme, le rapport indique qu'il devrait s'efforcer de rendre leurs secteurs du voyage plus inclusifs, durables et résilients aux risques futurs, en donnant la priorité à l'ouverture internationale et à la confiance des consommateurs en améliorant la santé et la sécurité.