Les besoins de financement du nouveau modèle de développement (NMD) requièrent un cadre macroéconomique étroitement aligné aux objectifs de développement économique et social, a souligné, vendredi à Rabat, le président de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), Chakib Benmoussa. Ce cadre se décline à travers une gestion macroéconomique alliant agilité et flexibilité à court-moyen terme et exploitant toutes les marges d'action possibles, tout en restant vigilant sur la soutenabilité du cadre macroéconomique, a expliqué M. Benmoussa qui s'exprimait lors 14è Colloque international des finances publiques (CIFP), tenu à l'initiative du ministère de l'Economie et des Finances (Trésorerie Générale du Royaume – TGR), en partenariat avec l'Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques (FONDAFIP), sous le thème « les grands défis des finances publiques du 21ème siècle ». Il s'agit de mettre en place des politiques macroéconomiques au service d'une croissance forte, saine et aux ressources diversifiées, créatrice de valeur ajoutée et d'emplois ainsi que des équilibres macroéconomiques confortés par le rendement interne du NMD, notamment la capacité de résilience aux chocs exogènes, a-t-il expliqué. L'ambition définie par le NMD, les objectifs qui l'accompagnent, ses axes stratégiques et les paris d'avenir nécessitent des ressources qu'il convient de s'assurer de leur mobilisation afin de mettre en œuvre les chantiers de ce modèle, a relevé M. Benmoussa, notant que les grandes réformes ont été chiffrées, ce qui a permis d'avoir les ressources nécessaires pour pouvoir amorcer les chantiers et faire en sorte que ce NMD peut se déployer de manière cohérente. La CSMD a également passé en revu plusieurs dimensions, notamment la dimension élargissement de l'espace budgétaire qui renvoie à la réalisation d'une réforme qui permet plus d'équité, de régler les dépenses fiscales ainsi que de réajuster la fiscalité, a-t-il rappelé. Pour sa part, Jacques de Larosiere, ancien gouverneur de la Banque de France, ancien directeur général du Fonds monétaire international, ancien président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, a mis en avant l'importance de la thématique retenue pour ce colloque. Il s'agit de stabiliser le système financier, d'employer les jeunes et leur fournir un enseignement de qualité, notamment en réduisant les charges structurelles des entreprises pour leur permettre de recruter, d'après lui. Il est également question de soutenir l'investissement à long terme et de préparer les transformations écologiques pour préserver la planète des conséquences du réchauffement climatique, a-t-il ajouté M. de Larosiere. Au menu dudit colloque, qui se tient jusqu'au 20 novembre, figurent également trois panels qui s'articulent autour de plusieurs axes. Le premier axe concerne les stratégies et les modalités de financement des questions se rapportant à la fragilité sociale, notamment la vieillesse, la retraite et les personnes en situation de handicap, alors que le deuxième aborde le rôle des pouvoirs publics face aux défis économiques, aux impératifs de la croissance, à la transition démographique et aux problématiques liées aux inégalités territoriales. S'agissant du troisième axe, il traite des politiques publiques stratégiques en relation avec la programmation budgétaire, les enjeux de la dette, la transition numérique, ainsi que l'évaluation des politiques publiques.