Des discussions ont été engagées entre l'industriel français Naval Group et les autorités australiennes sur de possibles dédommagements financiers après la rupture d'un méga-contrat de sous-marins par Canberra, a indiqué mardi le ministère français des Armées. « Des discussions ont lieu entre les experts de Naval Group et les Australiens » au sujet de « compensations et de dédommagements », a souligné le ministère lors d'une audioconférence avec la presse autour de la « crise des sous-marins ». Les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni ont annoncé, mercredi dernier, un partenariat stratégique (AUKUS), incluant la fourniture de sous-marins américains à propulsion nucléaire à Canberra. Par la même occasion, l'Australie a annoncé la rupture du giga-contrat signé en 2016 avec la France pour la fourniture à l'Australie de 12 sous-marins à propulsion diesel. → Lire aussi : Sous-marins : L'Australie rompt "le contrat du siècle" avec la France au profit des Etats-Unis La décision de l'Australie de rompre son contrat avec la France a déclenché une crise diplomatique d'une ampleur inédite entre la France et les Etats-Unis et l'Australie. Suite à cette affaire, Paris, qui a dénoncé un « mensonge », une « duplicité » et une « rupture majeure de confiance » ainsi qu'un « mépris » de la part de ses alliés, a décidé le « rappel immédiat » de ses ambassadeurs à Washington et Canberra. Selon le ministère français des Armées, le groupe Naval avait déjà franchi « plusieurs étapes contractuelles », pour un montant de 900 millions d'euros, dont l'Australie s'est déjà acquittée en grande majorité, précisant que l'industriel français « n'aura pas perdu d'argent pour le travail déjà accompli ». Lors de cette conférence de presse, le ministère français des Armées a de nouveau fustigé la « trahison » australienne, en insistant sur le fait qu' »à aucun moment la décision australienne de basculer vers des sous-marins à propulsion nucléaire ni leurs discussions avec les Etats-Unis n'ont été abordées » avec les autorités françaises. Pour preuve, il assure que « le 15 septembre, les ingénieurs et militaires australiens ont validé la revue de programme » des Français dans un document officiel (baptisé « notification de la fin de revue fonctionnelle du programme) « signifiant que l'Australie était satisfaite et qu'on pouvait avancer » .