Les tensions sont toujours intactes entre la France et l'Australie depuis la rupture inattendue d'un important contrat de sous-marins par Canberra. En marge de la COP26 à Galsgow, le président français, Emmanuel Macron, et le Premier ministre australien, Scott Morrisson, se sont échangés des invectives à distance et un SMS du président a fuité. Depuis l'annonce surprise de la rupture du contrat de sous-marins français à la faveur d'une alliance britanno-américaine, les relations entre Paris et Canberra restent encore très tendues. Si le président américain Joe Biden a reconnu une mauvaise gestion de cette affaire entre alliés de l'Otan, et mobilisé sa diplomatie pour calmer les esprits, les relations entre entre la France et l'Australie ne semblent pas repartir du bon pied, surtout depuis la déclaration d'Emmanuel Macron à la COP26 et la réponse organisée de l'Australie. Alors que le président Emmanuel Macron a accusé Scott Morrison de lui avoir menti, Scott Morrisson a rapidement riposté. Le Daily Telegraph, un journal australien a publié un article avec un SMS signé du président français. Le SMS fuité suggérait que le président français savait déjà à l'avance que le contrat portant sur la construction de 12 sous-marins diesel-électriques conventionnels par Naval Group, détenu majoritairement par l'Etat français, allait tomber à l'eau. « Dois-je m'attendre à de bonnes ou de mauvaises nouvelles pour nos ambitions communes sous-marines ? », aurait écrit le président français, indique le journal australien citant des sources gouvernementales anonymes, vraisemblablement Scott Morrisson lui-même ou ses services. Le Premier ministre australien, interrogé au sujet de ce SMS, notamment les raisons de son apparition soudaine après la déclaration du président français, a évité de répondre en déclarant ne pas vouloir tomber dans le jeu des journalistes. Et si le SMS fuité montre le message d'Emmanuel Macron, il ne montre cependant pas la réponse de Scott Morrisson qui aurait dû clarifier la situation auprès de la France. Pour se défendre, le Premier ministre a déclaré aux journalistes qu'il avait fait part de ses doutes lors d'un dîner à Paris en juin sur le Le SMS fuité a été envoyé deux jours avant que Scott Morrisson n'annonce la formation de l'alliance AUKU avec les Etats-Unis et la Grance-Bretagne pour l'acquisition de huit sous-marins à propulsion nucléaire construits avec la technologie américaine et l'annulation du contrat français. Une nouvelle qui a été perçue comme un « coup de poignard dans le dos » selon le chef de la diplomatie française Jean Yves Le Drian. Lundi, le Premier ministre australien a tenté encore une fois de défendre sa décision en indiquant que le contrat AUKUS était confidentiel et qu'il devait garder le secret jusqu'à sa réalisation. « Je dois dire que je pense que les déclarations qui ont été faites remettant en cause l'intégrité de l'Australie et les insultes qui ont été placées sur l'Australie, pas moi – j'ai les épaules larges, je peux y faire face », a-t-il lancé en réponse au président français en affirmant qu'il n'acceptera pas que les Australiens paient pour cette décision. « C'était mon obligation de l'en informer directement » a-t-il encore soutenu, en faisant référence au président français. « Il était clairement conscient depuis quelques mois qu'il y avait des inquiétudes », a-t-il ajouté.