Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence lundi pour discuter de la situation en Afghanistan, où les Talibans ont pris le pouvoir dimanche après l'effondrement des forces gouvernementales et la fuite à l'étranger du Président Ashraf Ghani. « Le monde suit les événements en Afghanistan avec le cœur lourd et une profonde inquiétude quant à ce qui l'attend. Nous avons tous vu les images en temps réel. Le chaos, les troubles, l'incertitude, et la peur« , a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, devant les membres du Conseil. « En cette heure grave, j'exhorte toutes les parties, en particulier les Talibans, à faire preuve de la plus grande retenue pour protéger des vies et faire en sorte que les besoins humanitaires puissent être satisfaits« , a-t-il ajouté. Les Talibans ont investi dimanche soir le palais présidentiel à Kaboul et des scènes de panique ont été observées à l'aéroport international de la capitale afghane, où des milliers de personnes cherchent à fuir. Le chef de l'ONU a rappelé que le conflit avait forcé des centaines de milliers de personnes à quitter leur foyer et que Kaboul avait connu un afflux massif de personnes déplacées. Il a en outre rappelé à toutes les parties leur obligation de protéger les civils et leur a demandé de fournir aux organisations humanitaires un accès sans entrave pour fournir des services et une aide rapidement. Il a aussi exhorté tous les pays à accepter d'accueillir des réfugiés afghans et à s'abstenir de toute expulsion. → Lire aussi : Afghanistan: Emmanuel Macron appelle à une réponse internationale "responsable et unie" Face à cette situation de crise en Afghanistan, le Secrétaire général a appelé la communauté internationale à l'unité et notamment « à parler d'une seule voix pour défendre les droits de l'homme » dans ce pays. Il s'est dit particulièrement préoccupé par « les récits de violations croissantes des droits humains des femmes et des filles d'Afghanistan qui craignent un retour aux jours les plus sombres« . « Il est essentiel que les droits durement acquis des femmes et des filles afghanes soient protégés« , a-t-il ajouté. Le chef de l'ONU a aussi demandé à la communauté internationale de faire en sorte que l'Afghanistan ne soit plus jamais utilisé comme plate-forme ou refuge pour les organisations terroristes. « Je lance un appel au Conseil de sécurité — et à la communauté internationale dans son ensemble — pour qu'ils restent solidaires, travaillent ensemble et agissent ensemble — et utilisent tous les outils à leur disposition pour réprimer la menace terroriste mondiale en Afghanistan et garantir le respect des droits humains fondamentaux« , a-t-il dit. « Peu importe qui détient le pouvoir, ces deux principes fondamentaux – dans lesquels notre monde a un intérêt si profond et constant – doivent être respectés« . M. Guterres a rappelé que l'ONU est présente dans le pays et il s'est dit soulagé d'annoncer que, dans une large mesure, le personnel et les locaux des Nations Unies ont été respectés. « Nous continuons d'exhorter les Talibans à honorer l'intégrité de ces installations et l'inviolabilité des envoyés et locaux diplomatiques », a-t-il souligné. S'agissant de la crise humanitaire en Afghanistan qui affecte 18 millions de personnes, soit la moitié de la population du pays, il a estimé qu'il était vital que les services de base continuent d'être fournis. « La présence des Nations Unies s'adaptera à la situation sécuritaire. Mais par-dessus tout, nous resterons et apporterons notre soutien au peuple afghan« , a-t-il affirmé, appelant à la fin immédiate de la violence, au respect des droits de tous les Afghans et au respect par l'Afghanistan de tous les accords internationaux auxquels le pays est partie.