Nombreux sont ceux parmi les élèves qui craignent passer les examens diplômants en plein Ramadan, ce qui suscite la divergence de points de vue, entre ceux qui soulignent la nécessité de pratiquer ce culte religieux et d'autres qui appellent à autoriser les élèves à rompre le jeûne, l'Islam étant une « religion de la facilité ». Les préparations des examens diplômants de cette année, qui coïncident avec le mois sacré du Ramadan, revêtent un caractère particulier, puisque les élèves doivent faire face à un stress grandissant, s'adapter au jeûne et réviser les leçons, ce qui nécessite une préparation et une alimentation particulière pour se concentrer davantage. Approchée par la MAP, Chaïmae, 17 ans, en première année du baccalauréat, option Sciences économiques, a indiqué qu'elle essaye de trouver un équilibre et de concilier entre le grand nombre de leçons à réviser et les conditions dans lesquelles elle doit passer les examens cette année en jeûnant. « J'essaye de réviser mes leçons tôt le matin après le repas des premières lueurs de l'aube (Shour). A ce moment là, j'arrive à me concentrer plus sur ce que j'étudie, tandis que l'après-midi, je me repose pour pouvoir poursuivre mes révisions le soir », a expliqué cette lycéenne slaouie. Concernant les examens, Chaïmae a fait part de son angoisse d'entendre des collègues exprimant l'intention de ne pas faire le Ramadan les jours de l'examen, sous prétexte que le jeûne provoque une manque de concentration et qu'ils sont obligés de fournir un double effort pour obtenir de très bonnes notes afin d'accéder aux grandes écoles. A cet égard, le président du Conseil local des ouléma de la préfecture de Skhirat-Témara, Lahcen Sguenfel, a souligné que l'examen n'est pas une raison valable pour abandonner le jeûne du ramadan, quatrième pilier de l'islam, étant donné que ce devoir religieux n'affectera en aucun cas la santé ou la performance des candidats aux examens. Il a aussi estimé que l'autorisation de la rupture du jeûne dans la journée du Ramadan ne peut avoir lieu que dans des cas de nécessité. « L'élève, ayant exprimé son intention (niya) de jeûner la journée de l'examen, ne peut rompre le jeûne qu'en cas de difficulté ou de manque de concentration à cause d'une faim ou d'une soif extrêmes », a noté M. Sguenfel. Côté nutrition, le spécialiste du diabète, de la nutrition et de l'obésité, Mostapha Grin a relevé que le jeûne ne pose aucun problème mais tout dépend du régime alimentaire adopté, affirmant que le jeûne diffère selon la capacité de chacun à accomplir ce devoir. Il considère que les repas des élèves qui jeûnent doivent comprendre des aliments qui boostent l'énergie pour rester en forme et éveillé toute la journée, insistant sur l'importance de prendre des quantités suffisantes de liquides entre le repas du Ftour et du Shour. Dans ce sens, le nutritionniste a expliqué que le repas du Ftour doit comprendre des aliments riches en sucre rapide, pour une énergie immédiatement disponible, alors que le repas du Shour doit comprendre des sucres mi-lents pour ne pas drainer l'énergie tôt la matinée, soulignant la nécessité de consommer plus de protéines, de légumes, de fruits et de liquides, tout en veillant à la bonne répartition des quantités et à l'équilibre et la variation des aliments. M. Grin a mis en garde contre le danger des boissons énergétiques, soulignant que les élèves âgés de plus de 14 ans peuvent consommer le caféine mais avec modération, en ne dépassant pas une tasse par jour, pour améliorer la mémoire et la concentration. Si certains élèves s'adaptent avec les conditions du jeûne dans le temps chaud, d'autres trouvent des difficultés à réviser leurs leçons durant la matinée, comme c'est le cas d'Ayman, 18 ans, candidat au baccalauréat, option Sciences mathématiques. « Je trouve des difficultés à me lever le matin, car je me couche tard le soir. Ce système ne me permet pas de réviser qu'après la rupture du jeûne », a-t-il confié, notant que la coïncidence des examens avec le Ramadan est un grand défi pour lui qui compte le relever avec succès.