Ce mardi 25 mai 2021, le ministre de Tutelle Othman El Ferdaous a présenté, devant la Commission parlementaire, la stratégie du nouveau pôle audiovisuel public. Il avait annoncé lundi 24 mai lors de son intervention au JT d'Al Aoula, la création d'un « Média Holding Public » comprenant la Société Nationale de Radiodiffusion et de Télévision (SNRT), 2M et Medi1TV, sous l'égide de la SNRT. Détails. Suite à la mondialisation de l'offre audiovisuelle, la concurrence, ainsi que les changements de consommation des produits audiovisuels, le nouveau pôle public marocain, composé de la SNRT, la Soread 2M et Medi1TV, vient de développer une nouvelle offre pour la production nationale. En effet, celle-ci a vécu sa part de souffrance avant même l'apparition de la Covid-19, en raison de l'insuffisance des ressources financières, le nombre limité des annonceurs, ainsi que la hausse de l'endettement bancaire. Lors de sa présentation devant la Commission parlementaire, ce mardi, le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Othman El Ferdaous a exposé les différents objectifs et avantages du passage au nouveau pôle audiovisuel public au Maroc. Ce dernier permettra, selon le ministre, d'améliorer la qualité de la production audiovisuelle nationale, de se concentrer sur l'information de proximité et la production locale, d'accélérer la transformation numérique, ainsi que de mieux gérer le secteur avec une « vision intégrée ». El Ferdaous a rappelé que la production nationale a été développée, particulièrement par les chaines Al-Oula et 2M, notant que la moyenne des vues a dépassé 4 heures par jour. «Nous avons remarqué que les Marocains donnent la priorité à la production nationale. Les 50 meilleures audiences, durant les deux dernières années, ont été accaparées par la production nationale », a-t-il indiqué. Le ministre a souligné également qu'il y a « une évolution lente par rapport au marché de la publicité, il est caractérisé par l'hyper-concentration des investissements publicitaires et le manque d'annonceurs ». Et de poursuivre qu'il y a une hausse au niveau des investissements numériques, notant que la part des investissements publicitaires a dépassé 80% dans les plateformes numériques. Il y a lieu de rappeler que les chaînes nationales connaissaient une crise financière, suite au surendettement bancaire et l'insuffisance des ressources financières. L'investissement national est passé de 500 MDH en 2011 à 200 MDH en 2014 et à 328 MDH à présent. Parmi les problématiques relevées par le ministre, on cite notamment le grand endettement bancaire de 2M qui a atteint 190 MDH et qui représente un grand frein pour la chaîne. « La Cour des comptes avait indiqué que la situation difficile de 2M a des répercussions négatives sur la Régie3 de Medi1TV ». Autre problème constaté, celui de la continuité du journal présenté par les différentes chaînes de la SNRT. Dans ce sens, il a proposé de travailler sur le concept du « journal en continu » comme celui des confrères internationaux, France24, CNews, CNN,... A cet égard, le nouveau pôle public va créer de nouvelles synergies pour augmenter ses ressources privées, à travers la formation des ressources humaines, le développement des moyens techniques, les achats externes et la gestion des données, la maitrise de l'ADN et le style éditorial de la chaîne et enfin le développement des stratégies publicitaires. En l'attente des recommandations et des amendements de la Commission, le ministère a indiqué que la chaine Aflamtv sera remplacée par une chaine SVOD (vidéo à la demande) pour que le téléspectateur puisse contrôler les programmes et les films qu'il veut regarder sur la télévision, en adoptant « un modèle économique Freemium ».