Le président américain Joe Biden a vanté mercredi soir au Capitole, les réalisations de ses 100 premiers jours à la Maison Blanche, exhortant le Congrès à soutenir ses ambitieuses réformes économiques et sociales. Lors de son premier discours sur l'Etat de l'Union, M. Biden a appelé les législateurs démocrates et républicains à soutenir ses propositions de plus de 4 trillions de dollars visant à rénover l'infrastructure vieillissante du pays, lutter contre les changements climatiques et renforcer les systèmes éducatif et de santé. « L'Amérique est en mouvement. Elle va de l'avant. Et nous ne pouvons pas nous arrêter maintenant », a déclaré le président américain qui était entouré, pour la première fois dans un discours de l'Union, de deux femmes, à savoir la vice-présidente Kamala Harris et la présidente de la chambre des représentants Nancy Pelosi. « Nous sommes à un grand tournant de l'histoire. Nous devons faire plus que simplement reconstruire. Nous devons reconstruire en mieux », a insisté le locataire de la Maison Blanche, qui a expliqué que l'adoption du Plan des travailleurs américains et du Plan pour les familles américaines nécessiterait que les plus riches paient « leur juste part d'impôts". « Je n'imposerai aucune augmentation d'impôts aux personnes gagnant moins de 400.000 dollars. Mais il est temps que les entreprises américaines et les 1% des Américains les plus riches commencent à payer leur juste part. Juste leur juste part », a-t-il souligné. M. Biden a également critiqué l'économie de ruissellement, une théorie populaire chez les républicains, selon laquelle les réductions d'impôts accordées aux grandes entreprises et aux riches consolident l'économie en se répercutant sur les petites entreprises et les particuliers disposant de moins de ressources. « Mes amis américains, l'économie de ruissellement n'a jamais fonctionné et il est temps de faire croître l'économie, pour le bas et le milieu de la pyramide », a relevé le président américain, qui a reçu des applaudissements et quelques ovations de la part des législateurs démocrates. Au volet social, le président Biden a exhorté les législateurs à mettre à profit l'élan créé par la condamnation de Derek Chauvin pour adopter la loi George Floyd pour la réforme des pratiques policières. « Nous avons tous vu le genou de l'injustice sur le cou des Noirs américains », a-t-il poursuivi. « Nous avons maintenant l'occasion de faire de réels progrès ». Cette législation vise à interdire les étranglements, le profilage racial et religieux, créer une base de données nationale pour suivre les fautes de la police et interdire certains mandats d'arrêt. Elle comprend également des dispositions visant à faciliter les poursuites contre les policiers en cas de mauvaise conduite devant les tribunaux civils et pénaux. De même, le 46ème président américain a de nouveau appelé le Congrès à mettre en œuvre une réforme des armes à feu, qualifiant la violence armée « d'épidémie » dans le pays. « Nous avons besoin que davantage de républicains du Sénat rejoignent la majorité de leurs collègues démocrates et éliminent les failles nécessaires à la vérification des antécédents lors des achats d'armes à feu. Nous avons besoin d'une interdiction des armes d'assaut et des chargeurs de grande capacité », a-t-il dit. Evoquant l'épineuse question de l'immigration, Joe Biden l'a qualifié d' »essentielle à l'Amérique », tout en appelant les législateurs à agir au nom d'innombrables personnes désireuses d'obtenir une voie vers la citoyenneté. « Mettons fin à notre guerre épuisante contre l'immigration », a répété M. Biden. « Pendant plus de 30 ans, les politiciens ont parlé de réforme de l'immigration et n'ont rien fait à ce sujet. Il est temps d'y remédier », a-t-il plaidé. Le président américain a également saisi ce discours à une heure de grande écoute pour vanter les succès de son administration dans la lutte contre la pandémie de coronavirus, rappelant que plus de 230 millions de doses du vaccin contre la Covid-19 ont été distribuées dans les 100 premiers jours de son mandat. M. Biden a aussi mis l'accent sur la relance économique qui a été sa première priorité législative en tant que président. « Nous avons tenu notre engagement. Démocrates et républicains, d'envoyer des chèques de relance de 1.400 dollars à 85 % des ménages américains (...) 160 millions de chèques ont été distribués « , s'est félicité M. Biden.