Depuis jeudi matin, les utilisateurs australiens de Facebook ne peuvent plus consulter les liens d'informations provenant de médias locaux ou internationaux et les personnes vivant à l'étranger n'ont plus accès aux informations australiennes, alors que le géant américain a bloqué ces contenus en représailles contre un projet de loi qui entend forcer le réseau social à rémunérer les médias. Le ministre australien des Finances, Josh Frydenberg a qualifié cette mesure de Facebook d' »inutile, brutale » qui va, selon lui, « nuire à sa réputation ici en Australie », ont indiqué les médias locaux. Et d'ajouter que son gouvernement demeure « résolument déterminé » à mettre en oeuvre son projet de loi destiné à contraindre les plateformes à rémunérer les médias pour la reprise de leurs contenus. Ce projet de loi a été adopté la semaine dernière par la Chambre des représentants et est désormais devant le Sénat. Plusieurs pages Facebook officielles de services de secours servant à alerter la population en cas de feux de brousse, de cyclone ou encore épidémie ont cessé de fonctionner. Selon le porte-parole de Facebook, les pages officielles du gouvernement « ne devraient pas être affectées » par les mesures de rétorsion. De même, il a promis le rétablissement de toutes les pages qui ont été « affectées par inadvertance ». Le gouvernent australien ainsi que des groupes de presse ont dit s'inquiéter d'une éventuelle prolifération de fausses informations. Facebook a dit ne pas avoir eu d'autre choix que de mettre en place ce blocage d'informations. D'après les autorités australiennes de la concurrence, Google capte 53% des dépenses publicitaires dans le pays et Facebook 28%, les autres acteurs du marché, dont les entreprises de presse, se partageant les maigres restes, qui s'avèrent insuffisants pour financer le journalisme.