Les investissements directs étrangers (IDE) se sont effondrés en 2020 dans le monde, chutant de 42% à 859 milliards de dollars environ contre 1,5 billion de dollars en 2019, a indiqué, dimanche, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Pour 2021, ces flux vont « rester faibles » et les pays en voie de développement devraient même afficher un fort affaissement de ce pilier crucial pour leur croissance, met en garde la CNUCED dans son 38e Global Investment Trends Monitor. En 2020, les IDE ont terminé 2020 à plus de 30% en dessous du creux de la crise financière mondiale en 2009, fait observer l'agence de l'ONU. La baisse s'est concentrée dans les pays développés, où les flux des IDE ont chuté de 69% pour s'établir à environ 229 milliards de dollars. Les flux vers l'Europe sont tomés dans le rouge. Une forte baisse a également été enregistrée aux Etats-Unis (-49%) à 134 milliards de dollars. Les flux des IDE dans les économies en développement ont baissé de 12% atteignant un montant estimé à 616 milliards de dollars. La part des économies en développement dans les IDE mondiaux a atteint 72%, soit la part la plus élevée jamais enregistrée. La Chine arrive en tête du classement des plus grands bénéficiaires des IDE. La baisse des flux des IDE entre les régions en développement a été inégale, avec -37% en Amérique latine et dans les Caraïbes, -18% en Afrique et -4% dans les pays en développement d'Asie. L'Asie de l'Est a enregistré un tiers des IDE en 2020. Les flux vers les économies en transition ont diminué de 77% pour s'établir à 13 milliards de dollars. « Les flux mondiaux d'investissements directs étrangers (IDE) vont rester faibles en 2021 », souligne la CNUCED, dans une économie mondiale qui reste prise à la gorge par la pandémie de Covid-19. L'agence onusienne prévoit une nouvelle baisse de 5 à 10% par rapport à l'année écoulée. « La vraie reprise va démarrer en 2022 », a souligné James Zhan, directeur de la division de l'investissement et des entreprises à la CNUCEDM. « Les investisseurs vont probablement continuer à se montrer prudents dans leur allocations de fonds dans des actifs productifs l'étranger », explique le rapport, soulignant aussi, que la forte baisse des projets sur site vierge en 2020 (-35%) est un indicateur avancé du recul des IDE cette année. Et cet indicateur est au rouge pour les pays en voie de développement. « Les perspectives pour 2021 pour les pays en voie de développement sont une source de profonde inquiétude », a expliqué M. Zhan. Si les IDE ont relativement bien résisté en 2020, ce sont les annonces de projets sur site vierge qui ont brutalement chuté de 46% pour ce groupe de pays. Le continent africain a été le plus touché avec une baisse de 63%, d'autant que les financements internationaux de projets (typiquement des montages financiers de plusieurs partenaires pour des grand projets d'infrastructure par exemple) ont chuté de 40%, contre un recul de seulement7% pour l'ensemble des pays défavorisés. « Or les investissements de ce type sont cruciaux pour les capacités de production, les infrastructures de développement et par conséquent pour des perspectives de reprise durable », insiste la CNUCED.