Par Hassan Alaoui S'il est aujourd'hui une autre dimension aberrante – et plutôt malheureuse – de la guerre que le pouvoir militaire algérien mène contre le Royaume du Maroc, c'est bel et bien celle des fake-news. Mais aussi de la communication fausse et provocatrice, comme aussi de la sempiternelle diversion érigée en stratégie. Doctrine d'Etat désormais, elle est mise en œuvre officiellement à travers ce que l'on peut imaginer comme implication insistante d'institutions, de secteurs d'activités, public et privé , de personnalités nationales et internationales, de lobbies payés rubis sur ongle, groupes de pression , l'Etat algérien tout entier, ses services de sécurité, l'ANP et une multitude d'acteurs entièrement dévoués à cette nouvelle tâche de « destruction de l'image du Maroc et de ses institutions ». Tout ce qui compte ainsi comme force dans une Algérie en crise multiforme, vouée à est appelé à adopter la nouvelle doctrine des fake-news contre le Maroc, désigné toujours comme « l'ennemi historique ». La plus récente est cette idée folle, savamment entretenue par le DRS algérien et consorts sur la construction d'une base militaire au Sahara par Israël, autant elle est farfelue, dénuée de tout fondement, autant elle nous inquiète voire nous interpelle pas sa portée mensongère. De la même manière que cette non moins ridicule information, probablement diffusée par le même DRS algérien sur un prétendu transfert d'une base militaire américaine de l'Espagne au Maroc. A s'en tenir à ces mensonges, notre pays braderait donc sa souveraineté et sa dignité... Délire du premier ministre algérien Le président des Etats-Unis signe-t-il un décret officiel pour reconnaître la marocanité du Sahara ? Il est tout de suite l'objet de violentes critiques de la part du pouvoir algérien, de sa presse et des ses groupes de pression qui, réagissant comme Pavlov, lui emboîtent le pas. Avec ce réflexe archaïque antimarocain de dire que le soutien des Etats-Unis dans l'affaire du Sahara relève d'un troc, avec la normalisation des relations avec Israël en contrepartie. Il s'est trouvé même de brillants analystes algériens pour dénoncer dans cette normalisation maroco-israélienne une menace. C'est le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad lui-même qui a donné le ton à peine voilé , incriminant le Maroc : « L'Algérie, a-t-il affirmé, est visée (...) Quand ont dit aux citoyens qu'il y a des opérations à l'étranger visant la stabilité du pays, voici les preuves, quand on voit que nous sommes entourés de dangers et de guerres. Il y a une volonté de ramener l'entité israélienne et sioniste à nos frontières . Le propos est d'autant plus irresponsable et hasardeux qu'il n'avait qu'un seul but : pointer du doigt le Maroc, fourvoyer le peuple algérien et l'opinion internationale, souiller et saper toute l'œuvre de paix et de concorde du Roi du Maroc. Et, surtout, conforter cette littérature de fake-news devenue le catéchisme officiel du régime algérien. Peu s'en fallait à vrai dire pour incriminer le Maroc, car d'autres groupes se joindront au concert des attaques. Le relayant dans cette forfaiture, sites et journaux abonderont dans le même sens. « Algérie patriotique », journal électronique de Lotfi Nezzar et fils du général éponyme qui vient de rejoindre l'Algérie après avoir été exilé des années durant, l'un des redoutables tortionnaires que le pays ait connu pendant les « années noires » , n'y va pas par le dos de la cuillère dans sa propagande mensongère. Il y a seulement quelques heures de ce mercredi 6 janvier, il publiait un article sur son site intitulé : « Ce que le Makhzen et Israël prédisent à l'indocile Algérie dans un proche avenir » ! Dans ce « papier » qui suinte la hargne, qui laisse à désirer tant par sa teneur stylistique que par son manque de profondeur, l'auteur , fourvoyé gravement dans son délire, fait porter au Maroc des intentions inqualifiables, monstrueuses même. A telle enseigne que l'on se demande si cela ne relève pas d'une euphorie digne d'un jeu électronique ou de la guerre des étoiles. Tout à sa haine rédhibitoire du Maroc le site de Lotfi Nezzar, prête à notre pays l'intention – rien que cela – d'envahir l'Algérie, de susciter en son sein « une scission », une « rébellion sahraouie, des faction armées placées dans les frontières méridionales, malienne et libyenne », « l'établissement d'un Etat azawad »... Et j'en passe...C'est proprement de la fantasmagorie, doublée d'une incohérence que l'on ne soupçonnerait guère, mais qui est de toute évidence une manière de psychopathologie caractéristique du pouvoir militaire algérien. Elle est depuis des décennies au principe du dispositif anti-marocain. Comme si le Maroc n'avait rien d'autre à faire qu'à s'attaquer à ses voisins ! Comme s'il reniait ses valeurs et son éthique de respecter le peuple algérien dont il partage, aujourd'hui plus qu'hier, la détresse. Le délirium étant révélateur de l'instabilité, il convient donc d'en prendre acte, sachant que le prodigieux Lotfi Nezzar n'en est pas à son premier pathos victimaire. Cela dit, il est tout de même effarant et malheureux de prétendre faire de l'information et du journalisme avec une aussi mauvaise foi mensongère...Ici, la culture du fake-news atteint son paroxysme et nous donne la mesure des réelles pratiques du DRS et consorts...qui l'alimentent. Et puis, cet amalgame délibéré opéré dans des textes vaseux mettant dans une même récrimination Israël, le Maroc et les Etats-Unis présentés comme les commanditaires de ce funeste projet, relève à vrai dire d'un machiavélisme tortueux. Dépassé gravement par l'évolution du monde et les nouvelles perspectives d'un renversement des alliances, notamment régionales, le gouvernement algérien s'arcboute désespérément aux vielles recettes des coups bas et de la perfidie. Il s'efforce vaille que vaille de dénigrer le Maroc dans sa politique vis-à-vis de la Palestine qui relève de tout – et notamment l'impérissable soutien à son peuple – sauf de la trahison. L'épisode de l'ambassadeur palestinien à Alger croyant soutenir de manière à peine voilée le polisario dans l'affaire de Guerguerate, démenti par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas eu égard à sa position sur le Sahara, a relevé plus que tout d'une fake-news fomentée par le pouvoir algérien et piégeant pour ainsi dire le représentant de la Palestine. La mise au point du dirigeant palestinien a eu l'effet d'une douche froide, mais tout le monde aura compris jusqu'où pouvaient aller les dirigeants algériens dans leur cynisme et leur dévoiement. Guerguérate et polisario : Acta fabula Quant à la gravissime et démentielle partition sur les « succès et les fabulations » de « l'armée du polisario » contre les Forces Armées Royales (FAR), les prétendus missiles et les attaques menées contre ces dernières , triomphalement proclamées lors de l'opération de Guerguérate avec un flot de mensonges relayés par Alger et ses propagandistes, il n'est que de constater comment une chaîne de télévision mondiale comme Arte les a traînés dans le ridicule et la dérision un certain 2 décembre 2020 ! Un impitoyable détricotage qui a valeur de leçon : on ne fait pas la guerre, on ne s'en prend pas aux FAR avec des fake-news. Le démenti cinglant de la chaîne Arte suffit à lui seul à démantibuler et à mettre à nu tout le système de l'information mensongère algérienne, inspirée du brouillage et de l'intoxication. Dans ce cas précis, il est significatif que des sites à la solde de ce même système , comme El Bilad se livrent à des logorrhées d'un autre âge pour déverser leur haine , vantant encore les pseudo succès militaires du polisario, ou bien – ce qui est grave – inventant une violation par le Maroc le 13 novembre dernier des frontières algériennes avec l'objectif d'y déclarer une guerre. Et la fake-news ici concerne la violation rupture par le polisario et l'Algérie de l'accord de cessez-le-feu de septembre 1991, attribuée non sans machiavélisme au Maroc. Dans la même lignée, le Maroc est qualifié « d'ennemi », ni plus ni moins... Le style TSA Dans la foulée de cette haine contagieuse, mais trempée dans la culture du mensonge et de la surenchère, il convient de signaler que d'autres titres ou sites de pseudo information rejoignent le peloton des haineux, avec chacun son style. Le journal plus ou moins « crédible » TSA ( Tout sur l'Algérie ) choisit le ton mièvre mais, à coup sûr, balancé pour distiller ses critiques insidieuses du Maroc. Il croit même avancer, dans un article récent, que « en réponse au projet marocain l'Algérie va construire une base militaire près de la frontière marocaine » ! Plus sibyllin voire cynique, tu meurs comme l'on dit. Dans cette présentation, ce n'est pas le fait de l'Algérie qui compte, mais celui du Maroc qui est visé, incriminé en soubassement. Une rhétorique diabolique qui condamne implicitement l'unique fauteur, le Maroc parce que le premier à avoir mis en œuvre son projet militariste et que l'Algérie ne faisant que riposter et défendre son territoire, reste aux yeux de l'opinion le « dangereux Maroc »...Histoire de langage, de sémantique dira-t-on. Mais au final, le message est d'autant plus clair qu'il importe pour nous de le comprendre. Le mémorable et grotesque épisode du faux document du Bundestag, parlement allemand sur le Sahara, et de la députée allemande, Katja Keul, nous en dit long sur les mœurs du DRS qui ne recule devant rien pour agresser le Royaume du Maroc. Voilà donc une complicité grotesque, finie en quenouille, montée de toutes pièces par ce mystérieux groupe « Western Sahara Ressources Watch » qui a décidé en mai dernier de sortir de son chapeau un pseudo « rapport du Comité scientifique du Bundestag » , croyant faire prendre à l'institution germanique une position en faveur du polisario, contraire aux recommandations de l'Union européenne avec laquelle le Maroc était en négociation et des Nations unies qui exige une solution politique. Qu'il ait donc recours à des subterfuges véreux et à des pratiques mafieuses, n'honore nullement un pouvoir algérien aux abois et à court de stratégie face au Maroc. Le Bundestag s'est donc chargé de remettre à sa place la fielleuse « députée » transfigurée davantage en militante du polisario qu'élue méritoire du parlement européen. L'ère des « Spin doctor » On peut allonger la liste infernale des « méfaits » reprochés au Maroc, instrumentalisés par une machine de guerre de l'Etat algérien. La méthodologie, digne d'un système à la Goebbels , est simple voire archaïque, parce qu'elle pèche pas l'amateurisme, mais fait violence au bon voisinage entre deux peuples que sont le Maroc et l'Algérie et que le pouvoir militaire qui met celle-ci sous sa chape de plomb depuis 1962 ne cesse de violer, au mépris de toute morale. Les relais internationaux que l'Algérie paye si chèrement avec les deniers du peuple algérien, les lobbyeurs comme un certain Bolton, ancien et triste Conseiller de Trump, les associations pseudo humanitaires en Europe ou ailleurs, des rares députés véreux au parlement de Bruxelles et Strasbourg, les folliculaires déguisés en journalistes, peu nombreux à vrai dire, les « spin doctor » éparpillés ici et là accrochés aux basques de la junte militaire algérienne. Il n'est pas jusqu'à des intellectuels sérieux, dit-on, dont la crédibilité est louée par ailleurs qui , quoi qu'on en dise, sont tentés par la propagande mensongère et l'irascible conditionnement pro-algérien dans cette affaire du Sahara qui incarne l'escroquerie absolue. Khadija Mohsen-Finan, politologue, et enseignante à l'Université de Paris 1, spécialiste du Sahara, n'hésite pas pour sa part à parler de marchandage entre Les Etats Unis, Israël et le Maroc, et parle « d'offre alléchante » pour ce dernier, ajoutant que « le Maroc ne voulait pas prendre de risque d'un référendum d'autodétermination au Sahara parce que craignant les résultats » et tutti quanti...Il est clair que la signataire de ces lignes est connue pour épouser les thèses du polisario et ce depuis des années. Sauf que le Maroc n'a jamais craint l'organisation d'un référendum que l'ONU a considéré comme « une option dépassée et irréalisable » et qu'il ne peut être organisé pour le plaisir d'une poignée de sahraouis, soi-dit en passant dirigeants dans les camps, alors que la majorité des authentiques sahraouis sont à l'intérieur des frontières du Maroc, ensuite que l'Algérie, jusqu'à preuve du contraire, s'oppose à tout recensement par le HCR dans les camps de Tindouf et, enfin, en 1988 Alger s'est refusée à l'enregistrement et à l'identification des sahraouis de Lâayoune, Boujdour, Smara et Oued Eddahab appelés à voter au dit référendum... Un Etat complotiste Est-ce à dire que les textes de Mme Mohsen-Finan, malgré leur prétendue rigueur, relèveraient aussi des fake-news, à moins qu'ils ne traduisent une méconnaissance ou une velléitaire connaissance du problème du Sahara. On en vient maintenant au ténébreux Omar Brousky, opposant affidé, estime pour sa part que « la normalisation des relations avec le Maroc » est une « décision solitaire »...Sur le ton goguenard, seule rente qui lui reste à présent après s'être exilé en France, il reprend à son compte les propos que d'aucuns, notamment du PJD, avaient émis aux lendemains de l'annonce de Donald Trump ! Or entre le 10 décembre dernier et aujourd'hui, de l'eau a coulé sous les ponts et le PJD a bel et bien réaffirmé son soutien au Roi Mohammed VI dans cette affaire. L'Etat algérien est un Etat complotiste. Rien n'y fait désormais. Nous avons toujours soutenu que la raison d'être du gouvernement algérien, de son armée et de ses services reste immuable, congénitalement invariable et déterminée : la destruction du Maroc, ce voisin que la géographie ne peut changer. Dans son ivresse expansionniste, le pouvoir algérien est confronté donc au Maroc, tant et si bien qu'il ne peut se résoudre à cette vérité qu'il se trompe de combat et de guerre. Tandis qu'une autre transformation politique et démocratique émerge de par le monde, il demeure figé, piètrement perclus dans sa posture archaïque , de surenchère et de calomnies contre notre pays.