Les violences conjugales ont fait 173 victimes en France en 2019 contre 149 en 2018, majoritairement des femmes, en augmentation de 16 pc, selon des chiffres officiels publiés lundi. En 2019, au niveau de la France entière, y compris les collectivités d'outre-mer, les forces de sécurité ont enregistré un peu plus de 142.000 victimes de violences, soit une hausse là aussi de 16 % sur un an, dont près de 126.000 femmes, relève le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Ces victimes sont à 88% des femmes, une proportion qui atteint 98% s'agissant des victimes de viols et agressions sexuelles au sein d'un couple. « Cette hausse conforte un possible effet positif du Grenelle des violences conjugales qui s'est déroulé du 3 septembre au 25 novembre 2019, lequel a pu inciter les victimes à davantage déposer plainte et favoriser un meilleur accueil par les services de sécurité », estime le ministère. En 2018, déjà, le nombre de victimes de violences conjugales recensées par les policiers et gendarmes avait augmenté de 10%, rappelle le ministère. Mais les violences conjugales sont loin d'être toutes signalées. Le ministère de l'Intérieur rappelle que, chaque année entre 2011 et 2018, 295.000 personnes âgées de 18 à 75 ans (dont 72% de femmes soit 213 000) se sont déclarées victimes de violences par un conjoint ou ex-conjoint dans le cadre de l'enquête Cadre de vie et sécurité, qui interroge chaque année des Français et Françaises sur les faits dont ils ou elles ont été victimes. Cette enquête n'a pas pu être menée en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19. « Ces violences conjugales sont peu fréquemment suivies de plaintes, en particulier lorsqu'il s'agit d'agressions à caractère sexuel », relève encore le ministère. Par ailleurs, deux ans après la promulgation d'une loi créant des infractions spécifiques, 1746 infractions d'outrages sexistes ont été enregistrées en France par les forces de sécurité : 1.004 entre le 1er août 2019 et le 31 juillet 2020 et 742 sur la même période un an plus tôt. Il s'agit le plus souvent d' « outrages sexistes portant atteinte à la dignité ou créant une situation intimidante, hostile ou offensante imposée à une personne » : ils représentent 65 % des outrages sexistes depuis la promulgation de la loi, souligne le ministère français de l'Intérieur.