Le procureur général du Roi près la Cour d'appel de Salé, Hassan Daki, a souligné, lundi soir, que les avocats ayant assisté au procès de Gdim Izik, à leur tête les membres de la défense, les avocats de la partie civile et les observateurs marocains et étrangers, ont pu constater les efforts déployés par la Cour pour garantir tous les droits de la défense et un jugement équitable. Ils se sont également arrêtés sur les moyens organisationnels et logistiques mis à disposition en vue d'assurer les conditions favorables pour les accusés et les autres parties, a indiqué M. Daki dans une déclaration à la presse, à l'issue du premier jour de la reprise du procès des accusés dans les événements de Gdim Izik. « Au moment où le procès se déroulait dans des conditions tout à fait normales, où la Cour a veillé à assurer toutes les garanties d'un jugement équitable pour les accusés et où la défense jouit de tous les droits garantis pas la loi, tout le monde a été surpris par la publication d'un communiqué par trois avocats étrangers des accusés, alléguant que leurs clients subissent plusieurs cas de violations, que le procès se déroule dans des conditions non équitables, que les droits de la défense ne sont pas respectés et que les proches des accusées sont humiliés et frappés devant la Cour ». Les avocats à l'origine du communiqué avancent qu'ils sont insultés et ignorent ce que vont faire encore les autorités pour les amener à se retirer le plus tôt possible du procès, a-t-il ajouté. Le parquer général s'étonne de la publication par ces avocats étrangers de ce communiqué au moment où la défense des accusés exerçait pleinement ses droits, comme garantis par la constitution et la loi marocaine, et des accusations portées contre les autorités qui chercheraient, selon eux, à les pousser à se retirer de l'équipe de la défense. Il s'interroge également sur la raison de la publication de ce communiqué au moment où ces avocats se trouvaient dans la salle des audiences et accomplissaient leurs tâches en toute liberté, tout en exprimant son étonnement de la diffusion de ces allégations, bien que le déroulement du procès soit enregistré, filmé et transmis, sur ordre de la Cour, via des écrans installés dans une autre salle tout près pour l'accueil d'un plus grand nombre d'observateurs. Le parquet général s'interroge également sur le choix de cette voie pour soulever certaines questions qui auraient pu être discutées dans la salle et se conformer ainsi au pouvoir judiciaire, notant que l'objectif visé n'était autre qu'une tentative d'influencer la Cour et porter atteinte à l'indépendance de la justice. A rappeler que la Chambre criminelle près l'annexe de la Cour d'appel de Salé a repris, lundi, l'examen du procès des accusés dans les événements de Gdim Izik. Elle a projeté une vidéo des événements sanglants survenus lors du démantèlement du camp Gdim Izik en 2010, qui ont fait 11 morts et 70 blessés parmi les forces de l'ordre et quatre parmi les civils. La vidéo projetée fait partie des pièces qui ont été transférées à la Cour d'appel par la Cour de Cassation, qui est une juridiction de renvoi. La juridiction a en outre décidé de convoquer les témoins dont la liste a été soumise par la défense ainsi que les rédacteurs des procès-verbaux de la Gendarmerie royale et refusé de convoquer le reste des témoins. Elle a aussi reporté l'examen des autres requêtes jusqu'à ce qu'il soit statué sur le fond de l'affaire. Le procès se poursuivra encore mardi matin par l'interrogatoire des accusés.