Mis en place pour endiguer la pandémie du Covid-19, le confinement et l'isolement social ont aussi contribué à exacerber les violences conjugales et familiales. Un phénomène désormais universel. Au Maroc, le taux de prévalence des violences domestiques est de 52%, soit 6,1 millions de femmes concernées, selon les résultats d'une enquête réalisée, en 2019, par le HCP. Dans sa dernière publication, rendue publique hier, ONU-Femmes met en garde contre l'aggravation des violences domestiques, dans ce contexte d'isolement. « Au moment où le Maroc, à l'instar de la communauté mondiale, se mobilise pour faire face à l'ampleur de cette pandémie, il est important de prêter attention aux services essentiels, notamment les soins de santé pré et postnatals et les contraceptifs, et maintenir un accès aux services de santé sexuelle et génésique », alerte l'organisation onusienne. Face à cette situation de pandémie, les soins et services essentiels aux survivantes de violence peuvent être perturbés dans les cellules d'accueil et de prise en charge médicale et judicaire, lorsque les prestataires de services de santé et forces de l'ordre sont mobilisés et préoccupés par la gestion des cas de COVID-19, et tenant compte des restrictions des déplacements. Par ailleurs, ONU-Femme souligne l'importance de services de santé maternelle durables pour « éviter une résurgence des décès liés à la naissance, et d'un accès égal pour les femmes au développement et à l'utilisation de tous les produits médicaux, y compris les vaccins, une fois qu'ils ont été produits ». Notons qu'en temps de crise sanitaire, la gestion de l'urgence met les différents services au défi de fournir un soutien continu et pertinent aux femmes et aux filles victimes de violence durant la crise sanitaire. Sur le plan national, les premiers résultats partagés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) de l'enquête nationale conduite en 2019 ont révélé que, le contexte domestique, qui englobe le contexte conjugal et familial, y compris la belle-famille, demeure le plus marqué par la violence. En effet, le taux de prévalence des violences domestiques au Maroc est de 52%, soit 6,1 millions de femmes, et enregistre même une augmentation de 1 point par rapport à l'enquête menée en 2009. De son côté, le Royaume n'a pas tardé à prendre les mesures nécessaires pour protéger les femmes victimes de violence domestique, durant cette crise sanitaire, notamment, à travers le mise en ligne d'un numéro vert, le « 8350 », et d'une plateforme pour alerter sur les violences à l'égard des femmes, lancée à l'initiative de l'Union nationale des femmes du Maroc (UNFM), en fin janvier 2020. L'UNFM compte aussi un réseau national de 12 cellules d'écoute et d'orientation. Le Covid-19 est aussi une occasion pour corriger « les inégalités de longue date », selon ONU-Femmes, à travers des « mesures radicales et positives dans de multiples domaines de la vie des femmes, dans le cadre de la crise, mais aussi de la sortie de la crise, vers le rétablissement et la croissance ». En outre, cette organisation onusienne appelle à prendre les bonnes mesures, dès maintenant, en vue d'un avenir restauré qui pourrait apporter à la fois soulagement et espoir aux femmes du monde entier.