Un arrêt immédiat des combats est nécessaire dans toute la Syrie afin de permettre un effort total pour éradiquer le coronavirus et éviter « une nouvelle catastrophe », a mis en garde samedi la Commission internationale indépendante d'enquête sur Syrie. Avec les premiers cas de Covid-19 confirmés, les parties doivent cesser les combats et laisser la place à des mesures urgentes « pour éviter une nouvelle catastrophe », ont indiqué les enquêteurs indépendants onusiens dans un communiqué. « Pour éviter la tragédie qui s'annonce, les parties doivent entendre l'appel à un cessez-le-feu du Secrétaire général des Nations Unies et de l'Envoyé spécial, sous peine de condamner un grande nombre de civils à une mort pourtant évitable », a déclaré Paulo Pinheiro, Président de la Commission d'enquête. « Tout ce qui n'est pas conforme à ces appels condamnera probablement un grand nombre de civils à des morts évitables », a-t-il poursuivi, tout en alertant que les civils syriens sont maintenant confrontés « à une menace mortelle sous la forme de la pandémie de Covid-19 ». « La pandémie de Covid-19 représente une menace mortelle pour les civils syriens. Elle frappera sans distinction et sera dévastatrice pour les plus vulnérables en l'absence d'action préventive urgente », s'est alarmé M. Pinheiro, qui a réitéré également les appels lancés par le Secrétaire général Guterres et la Haut-Commissaire aux droits de l'homme Bachelet concernant la nécessité d'assouplir ou de lever les sanctions sectorielles imposées à Damas, pour garantir l'accès à la nourriture, aux fournitures sanitaires essentielles. Selon le tableau de bord de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Syrie a signalé jusqu'ici cinq cas de contamination au nouveau coronavirus. La Région de la Méditerranée orientale de la l'OMS recense 2.508 décès et plus de 42.000 cas dans 21 pays. Mais selon les enquêteurs de l'ONU, la situation reste préoccupante en Syrie surtout que parmi les communautés les plus vulnérables à Covid-19 figurent les plus de 6,5 millions de déplacés internes. Cela inclut plus d'un million de civils entassés dans des tentes ouvertes ou surpeuplées et des camps de fortune le long de la frontière turco-syrienne dans le gouvernorat d'Idlib. Ailleurs dans le pays, des dizaines de milliers d'autres personnes restent internées avec un accès limité aux soins médicaux, y compris les 70.000 du camp d'al-Hol, dans l'Est de la Syrie. La guerre en Syrie, qui a fait plus de 380.000 morts, a considérablement affaibli le système de santé. Seuls 64% des hôpitaux et 52% des centres de soins primaires qui existaient avant 2011 sont opérationnels, tandis que 70% des personnels de santé ont fui le pays, selon l'Organisation mondiale de la santé.