L'atteinte de l'objectif de justice climatique pour l'Afrique s'impose plus que jamais comme un impératif absolu, a souligné, dimanche à Marrakech, le président de la Chambre des conseillers, Abdelhakim Benchamach. Les discussions sur la mise en œuvre effective des engagements des Parties de la Convention cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) à l'issue de l'Accord de Paris ne pourraient aboutir sans reconnaître que le continent africain « a été et demeure une victime des politiques et stratégies menées pour satisfaire l'avidité de lobbies indifférents au sort de l'humanité », a affirmé M. Benchamach à l'ouverture des travaux d'une rencontre parlementaire internationale autour des changements climatiques organisée par le Parlement marocain en partenariat avec l'Union interparlementaire (UIP) en marge de la COP22. M. Benchamach a formulé l'espoir de voir les travaux de cette rencontre parlementaire couronnés par une recommandation spéciale portant sur un plaidoyer international et solidaire pour exiger la réparation des préjudices causés aux pays africains et insulaires les plus touchés par les changements climatiques. La mise en oeuvre de ces engagements passe nécessairement par l'augmentation de l'aide destinée à l'adaptation et la facilitation des moyens de profiter de financements additionnels, outre la poursuite des efforts en matière de renforcement des capacités et de transfert technologique, a-t-il relevé. M. Benchamach a présenté dans ce sens une série de propositions portant notamment sur la reconnaissance de la responsabilité collective et à des niveaux différenciés en matière de lutte contre les effets des changements climatiques, en particulier pour les pays africains et insulaires, et la nécessité d'appréhender la problématique des dérèglements climatiques de concert avec les Objectifs de développement durable (ODD). De même, il a salué le rôle des parlements dans la lutte contre les changements climatiques, notamment la mise en oeuvre de l'Action parlementaire sur les changements climatiques promulguée par le conseil directeur de l'UIP lors de sa 198ème session à Lusaka. Cette rencontre connaît la participation de délégations des 167 pays membres de l'UIP, de représentants d'organisations interparlementaires nationales, régionales et internationales, d'instances gouvernementales et d'ONG. Les participants débattent à cette occasion de questions ayant trait notamment au rôle des parlements dans la mise en œuvre de l'Accord de Paris et du Plan d'action parlementaire sur les changements climatiques adopté lors de la 134-ème Assemblée générale de l'UIP tenue à Lusaka, en Zambie. Lors de cette rencontre, il sera procédé à l'adoption du projet de déclaration finale dont l'élaboration a été confiée au Parlement marocain et dervait souligner l'importance de l'association des parlementaires comme acteurs officiels dans les négociations relatives à la mise en œuvre de l'Accord de Paris, outre une proposition marocaine visant l'institutionnalisation des réunions parlementaires à l'occasion des COP de manière à ce qu'elle deviennent des rencontres parlementaires sur les changements climatiques. Par ailleurs, les parlements africains ont tenu, samedi, une réunion consultative à l'initiative du parlement marocain. Cette réunion a été consacrée à coordonner les positions et unifier les efforts dans la perspective développer une initiative de plaidoyer visant à permettre aux pays en développement à renforcer leurs capacités pour alléger les conséquences des changements climatiques sur ces pays et les aider à s'adapter avec le projet de transition énergétique en leur garantissant les financements nécessaires ainsi qu'avec les enjeux de la mutation technologique. Les parlements des pays francophones se sont réunis également dans une réunion similaire pour débattre des mécanismes techniques de la mise en œuvre de l'Accord de Paris et des moyens de mettre en place les lois législatives relatives à son application dans chaque pays.