Les participants à une journée d'étude sur "les perspectives de développement des crédits alternatifs au Maroc" ont appelé, mardi à Rabat, Bank Al Maghrib (BAM) à accélérer le lancement des produits alternatifs, Salam et Istissnaâ. Lors de cette rencontre initiée par le groupe de la justice et du développement à la Chambre des représentants, les participants ont mis l'accent sur l'importance de ces produits dans la dynamique économique, aux côtés d'autres produits proposés par certaines banques. Intervenant à cette occasion, le représentant de Bank Al Maghrib, M. Hassan Benhalima a indiqué que BAM et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) travaillent actuellement sur l'élaboration d'un cadre légal pour ces deux nouveaux produits (Salam et Istissnaâ). Le produit Salam, dont l'équivalent dans l'offre bancaire classique est "l'avance sur marchandise" (ASM) mais seulement pour les biens meubles, fait l'objet d'un contrat à double engagement. Dans un premier temps, le client formule une demande auprès de l'établissement de crédit sollicitant son accord pour acquérir un bien déterminé. C'est le premier engagement. Ensuite sur la base du devis produit par le client, l'établissement de crédit acquiert ledit bien dans le but de le lui revendre dans les conditions et modalités prévues par le contrat (deuxième engagement). Cette formule, selon M. Benhalima, convient parfaitement au financement des artisans et agriculteurs. Al Istisnaâ, l'autre produit, s'apparente au leasing immobilier réservé aux professionnels et peut concerner aussi bien les biens meubles qu'immeubles. Il se définit comme étant l'opération par laquelle le donneur d'ordre (Moustasnie), généralement la banque, demande au fournisseur (Sanie) de lui fabriquer une marchandise ou un ouvrage dont les caractéristiques sont décrites dans le contrat. La banque paiera le fournisseur et revendra le bien à son client sous forme de paiements fractionnés. Nour Eddine Cherkani El Hassani, d'Attijariwafabank, a indiqué qu'en dépit de certaines contraintes, les crédits alternatifs viendront renforcer le marché financier marocain. De son côté, l'universitaire Mohamed Najib Boulif a souligné que la crise économique constitue l'occasion pour l'adoption par le Maroc des crédits alternatifs, eu égard à leur rôle dans la réalisation de la stabilité du système financier et la croissance de l'activité bancaire, mettant l'accent sur la nécessité de promouvoir ces produits. Ont pris part à cette rencontre des représentants d'établissements financiers, des hommes d'affaires, des universitaires et des parlementaires.