L'instrumentalisation politique est le véritable ennemi des droits de l'Homme, a affirmé, jeudi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, M. Taïb Fassi Fihri. "L'exploitation politique de la noble cause des droits de l'Homme est plus éhontée lorsqu'elle est pratiquée par ceux qui sont responsables des pires violations des droits de l'Homme", a souligné le ministre à l'ouverture de la 3ème réunion du Groupe de réflexion sur la révision du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. L'exploitation politique des droits de l'Homme "est également discréditée lorsqu'elle est usurpée par de prétendus défenseurs des droits de l'Homme, au service d'agendas politiques commandités par des donneurs d'ordre obscurs", a relevé M. Fassi Fihri. "Cependant, et au-delà, toute réforme du système des Nations-Unies en charge de la protection et de la promotion des droits de l'Homme ne saurait être pérenne, efficace et effective sans une volonté ferme et durable des Etats d'extraire les droits de l'Homme des conceptions idéologiques étriquées, des jeux d'alliances circonstancielles aux Nations-Unies, des lectures à géométrie variable et de l'exploitation irresponsable et grossière à des fins politiques", a-t-il expliqué. Le ministre a, d'autre part, indiqué que la réunion du Groupe de réflexion sur la révision du Conseil des droits de l'Homme à Rabat, après celles de Mexico et Paris, et "à la veille du processus formel de révision du Conseil des droits de l'Homme, consacre la volonté commune de nos pays d'imprimer une dimension transrégionale réelle à ce processus de réflexion et de donner une portée substantielle et inclusive à notre contribution collective au processus de révision de cet important organe onusien". L'objectif principal de la révision du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, a-t-il fait savoir, consiste à optimiser son rôle pionnier dans la promotion et la protection des droits de l'Homme, et à en pallier les lacunes, constatées depuis sa création, tant dans son action que dans son fonctionnement et ses méthodes de travail. Il consiste aussi à renforcer le rôle du Conseil en tant qu'espace de dialogue, de compréhension mutuelle et d'échanges constructifs entre ses membres et entre ces derniers et les pays observateurs, a poursuivi M. Fassi Fihri.