M. Ahmed Herzenni, président du Conseil consultatif des droits de l'homme (CCDH), a affirmé, dimanche à Azrou, que ce dernier n'est pas une institution de développement, mais que son rôle consiste à aider ceux qui sont privés de leurs droits à en disposer. S'exprimant à l'issue d'une rencontre de deux jours sur les droits économiques, sociaux et culturels, M. Herzenni a précisé que l'action du CCDH dans le domaine économique et social vise surtout à permettre aux personnes vulnérables et marginalisées à s'organiser pour obtenir leurs droits et qu'en agissant ainsi, le CCDH ne prétend nullement remplacer les organismes de l'Etat dans le domaine économique et social. Le CCDH est habilité, de même, à apporter son soutien pour permettre aux personnes concernées de développer leurs capacités de négociation à travers l'appropriation de techniques performantes en la matière, a-t-il ajouté. Il est également en mesure de jouer un rôle de lobbying en matière de révision des textes de lois pour qu'ils soient conformes aux objectifs escomptés et aux conventions internationales, a-t-il dit. En matière de droits culturels, M. Herzenni s'est d'emblée interrogé sur la portée de faire de la langue amazighe une langue officielle au côté de la langue arabe. La culture amazighe se porte bien et son avenir ne suscite pas d'inquiétudes, a-t-il avancé, rappelant que cette culture a toujours réussi à dépasser les vicissitudes. Au cours de cette rencontre, les participants ont fait le point de la situation des droits économiques, sociaux et culturels au niveau de la région et adopté une série de recommandations pour en améliorer la situation. Ils ont notamment appelé à adopter une approche globale et intégrée pour la solution des problèmes économiques et sociaux à l'échelon local, régional et national et à mettre en oeuvre des politiques équitables en matière de répartition des richesses. Ils ont souligné aussi la nécessité d'assurer une gestion équitable et rationnelle des ressources naturelles de la région dans la perspective d'en assurer un développement durable tout en préservant son environnement. Au plan culturel, l'accent a été mis sur la nécessité de procéder à un diagnostic détaillé de la situation au niveau de la région et d'oeuvrer pour la réhabilitation du patrimoine culturel amazigh et son archivage à travers notamment le renforcement des infrastructures de base dans le région et la mise en valeur de l'apport des anciens résistants et anciens membres de l'armée de libération, issus de cette région. Cette rencontre a été initiée par le bureau administratif régional du CCDH de la région Meknès-Tafilalet (un des huit bureaux déjà ouverts) dans le cadre de ses attributions visant notamment la promotion de la culture des droits de l'Homme à tous les niveaux.