La régionalisation offre le moyen non seulement de promouvoir la gouvernance mais également d'accélérer le rythme du développement durable dans ses dimensions politique, économique et culturelle, ont affirmé les participants à un colloque international, qui s'est ouvert jeudi à Fès. Au cours de cette rencontre, organisée sous le thème "Régionalisation et développement durable", les intervenants ont souligné la nécessité d'accorder aux Régions les attributions et les instruments requis pour leur permettre d'accomplir leurs tâches. Dans ce cadre, M. Ahmed Boukous, recteur de l'Institut Royal de la culture Amazigh (IRCAM) a insisté sur le rôle de la régionalisation dans la promotion d'un développement culturel, adapté aux spécificités de chaque région. Il a toutefois précisé que cela ne signifie pas qu'il faut procéder à un découpage régional sur des bases ethniques ou linguistiques. Il a affirmé de même que la Région est qualifiée pour jouer pleinement son rôle dans la réhabilitation de tous les éléments du patrimoine matériel et immatériel au Maroc et partant dans la revalorisation des composantes de la pluralité et de la diversité culturelles. C'est pourquoi, il est nécessaire de reconnaître aux Régions leur personnalité culturelle et de leur octroyer les moyens de promouvoir les différentes cultures locales, a-t-il estimé. Pour sa part, M. Lahcen Daoudi, parlementaire et dirigeant au sein du Parti de la Justice et du développement (PJD), a avancé une série de propositions visant à une refonte du découpage régional actuel et à la création d'un plus grand nombre de Régions (23), pour distinguer les Régions riches et les Régions pauvres. Ce découpage aura l'avantage, a-t-il précisé, d'identifier les régions pauvres pour leur consacrer plus de moyens de développement. La création de régions hétérogènes avec des centres périphériques pauvres autour d'un centre riche ne peut qu'entraver le processus de développement, a-t-il estimé, appelant à la mise en oeuvre de nouvelles politiques consacrées aux Régions démunies. A l'ouverture de ce colloque, M. Bertrand Louis, ambassadeur de Suisse au Maroc a affirmé que le Maroc a réalisé des pas importants en matière de régionalisation, rappelant que son pays constitue un véritable laboratoire en la matière et qu'il est disposé à partager son expérience avec le Royaume. Il a fait savoir à ce propos que la répartition des attributions entre l'appareil fédéral et les cantons suisses permet, en l'état actuel des choses, au peuple de participer dans la gestion des affaires centrales et de faire valoir tous les éléments de la diversité culturelle du pays. Les participants à ce colloque international, qui se tient pendant deux jours à l'initiative du Centre Sud Nord en partenariat avec l'association Fès-Saïss, vont examiner plusieurs thèmes portant notamment sur les défis de la régionalisation au Maroc et dans d'autres pays, la migration et la régionalisation au Maroc, l'expérience de la régionalisation au ministère de l'éducation nationale et les expériences américaine et européenne en la matière.