La Journée mondiale de la liberté de la presse, qui sera célébrée par les médias du monde entier lundi, sera une occasion de mettre l'accent sur l'importance de la liberté de l'information, partie intégrante de la liberté d'expression, "un droit humain fondamental qui contribue à la gouvernance démocratique et au développement", selon l'UNESCO. Par Amal Tazi Seule organisation du système des Nations Unies ayant reçu mandat de promouvoir la liberté de l'information et son corollaire, la liberté de la presse, l'UNESCO appelle à cette occasion tous les Etats membres à réaffirmer et honorer "scrupuleusement" leurs engagements internationaux en faveur de la liberté de l'information. Elle met également l'accent sur le rôle essentiel que les organisations de la société civile et les autres partenaires concernés, à commencer par les médias, sont appelés à jouer dans ce domaine. +La liberté de l'information, clé de la démocratie et du développement+. "La participation démocratique suppose que les gens soient bien informés, condition indispensable pour qu'ils puissent contrôler et évaluer efficacement les performances de leurs dirigeants élus, et participer activement au débat public et aux décisions ayant un impact sur leur existence", souligne l'instance onusienne dans un communiqué. Elle considère ainsi que la liberté de l'information comme un instrument essentiel pour "permettre à l'opinion de demander des comptes aux gouvernants et autres acteurs de la vie publique, qui contribue à décourager la dissimulation, la corruption et les mauvaises pratiques en général". En effet, le droit de savoir s'impose, selon l'organisation onusienne, comme un facteur d'émancipation à même de contribuer au respect et à l'exercice d'autres droits qui affectent directement le bien-être de la population. En outre, une plus grande liberté de l'information peut contribuer à améliorer l'efficacité du gouvernement et sa réactivité par rapport aux besoins de la population, tout en renforçant la confiance des citoyens envers ceux qui les gouvernent. De même, la liberté de l'information a souvent pour corollaires un meilleur fonctionnement des marchés et l'instauration d'un climat plus favorable aux investissements. "Pour toutes ces raisons, il est de plus en plus reconnu que la liberté de l'information est l'une des clés de la démocratie et du développement socioéconomique", explique l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture. + Liberté de l'information, droit de savoir+ L'UNESCO célébrera ainsi la Journée mondiale de la liberté de la presse par une conférence internationale, les 2 et 3 mai à Brisbane en Australie, sous le thème "Liberté de l'information: le droit de savoir". La Directrice générale de l'UNESCO, Mme Irina Bokova, estime que les organisations et les Etats ont "le devoir de partager ou de fournir, à quiconque le souhaite, un accès facile à l'information qu'ils détiennent, sur la base du droit du public à être informé", d'où le choix du thème de cette rencontre. "Le droit de savoir est au coeur de la concrétisation des autres droits fondamentaux, afin de faire progresser la transparence, la justice et le développement. De concert avec la notion complémentaire de liberté d'expression, il soutient la démocratie", a-t-elle souligné. Mme Bokova devra remettre, à cette occasion, le prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano 2010 à Monica Gonzalez Mujica, grande plume chilienne du journalisme d'investigation, rappelle-t-on. Proclamé par les Nations Unies dès 1946, le principe de la liberté de l'information est depuis longtemps reconnu comme un élément essentiel du droit fondamental à la liberté d'expression par divers instruments internationaux qui font autorité comme la Déclaration universelle des droits de l'homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention américaine sur les droits de l'homme. Le droit fondamental à la liberté d'expression comprend la liberté "de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit", selon l'Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme.