Amnesty international (AI) a demandé aux autorités algériennes de mener "en toute urgence" une enquête sur les attaques menées contre des femmes et traduire les responsables présumés de ces agressions en justice. "Les autorités algériennes doivent de toute urgence prendre des mesures pour enquêter sur une série d'attaques menées contre des femmes et traduire les responsables présumés de ces agressions en justice", a indiqué dans un communiqué l'organisation internationale des droits de l'Homme, basée à Londres. Dans une lettre adressée au ministre algérien de la Justice, AI exprime sa "profonde inquiétude" face aux agressions qui ont été signalées dans la ville d'Hassi Messaoud et appelle les autorités algériennes à "envoyer un signal clair qu'aucune violence contre les femmes ne saurait être tolérée". L'ONG relève que des femmes résidant à Hassi Messaoud, une riche région pétrolière située à 627 kilomètres au sud-est d'Alger, ont été la cible d'attaques menées par des groupes de jeunes hommes non identifiés. Amnesty International dit "s'alarmer surtout du fait que les attaques semblent avoir délibérément ciblé des femmes" et que la plupart des victimes étaient venues à Hassi Messaoud pour trouver du travail et vivaient seules, avec d'autres femmes de leur famille ou avec leurs enfants. Dans sa lettre, Amnesty insiste sur le fait qu'une enquête "indépendante et impartiale" doit être menée "dans les meilleurs délais" et demande que les responsables présumés soient traduits en justice dans le cadre de procédures "conformes aux normes internationales d'équité des procès". L'organisation demande également que les victimes disposent d'un recours "effectif" comportant la possibilité d'obtenir un accompagnement psychologique ainsi que des soins médicaux et une aide sociale. "Amnesty International appelle une nouvelle fois les autorités algériennes à se conformer aux normes internationales du droit relatif aux droits humains pour combattre la violence à l'égard des femmes", ajoute le communiqué. La même source se dit également "particulièrement préoccupée" par le fait que les autorités algériennes "n'ont toujours pas pris de dispositions concrètes" pour mettre en Âœuvre la recommandation du Comité pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes formulée en 2005, demandant à l'Algérie "d'accorder un rang de priorité élevé à l'élaboration et à l'adoption d'une législation sur la violence à l'égard des femmes".