La lutte contre la dégradation de l'environnement est tributaire entre autres de la moralisation du système du marché dans le but de mettre fin aux dysfonctionnements et disparités entre les individus et les peuples, ont affirmé samedi à Fès les participants au forum "une âme pour la mondialisation". Intervenant devant à un parterre de personnalités de cultures et religions diverses, d'académiciens, d'intellectuels, de leaders spirituels, d'hommes politiques, de chefs d'entreprises et d'acteurs de la société civile, invités au 4ème Festival de la culture soufie, M. Bensalem Himmich , ministre de la Culture a recommandé la création d'un front mondial uni pour mettre fin aux effets du système de production sur la planète et remettre en examen le régime capitaliste et sa loi du marché dans la perspective de réaliser la justice pour tous. Il a rappelé que la problématique de moralisation n'est pas une tâche aisée, d'autant plus que le système du marché est " un bon serviteur mais un mauvais chef ", allusion faite aux dérapages qui résultent du fait de lui confier la tâche de dicter les lois du marché. Il a passé aussi en revue nombre de thèses avancées à ce sujet par les spécialistes pour procéder à une refonte radicale de ce système tenant compte de la nécessité de préserver les ressources naturelles et humaines, estimant que le renforcement de l'Etat de Droit constitue une des conditions fondamentales pour relever le défi de la mondialisation en cours. Selon nombre d'intervenants, l'absence de l'élément spirituel et culturel dans la confection des projets de développement explique en grande partite l'état actuel des choses. Seuls le retour aux valeurs spirituelles et culturelles et la mobilisation de tous autour de ces composantes sont à même d'inverser la tendance dans le bien de l'humanité, ont-ils noté. Malgré cette situation marquée aussi par l'approfondissement du fossé entre riches et pauvres au niveau des nations et du monde, il est possible que le réveil de l'humanité puisse permettre une riposte appropriée à ces dysfonctionnements et aider à assurer une vie décente au profit des populations, ont-ils fait savoir. Les participants au 4ème Festival de la culture soufie, initié par "l'association du Festival de Fès de la culture soufie " sous la thématique "pour une poétique de civilisation" ont abordé nombre de thèmes ayant trait à "la thérapie de l'âme", "la chevalerie spirituelle (Futuwwa) : une voie pour notre temps ?", "la conférence des oiseaux", "Figures du Shaykh vivant : Sidi Hamza Al Qadiri Al Boutchichi", " Mystique et poésie chez Ibn Arabi" et aux "manuscrits de Tombouctou". Les débats ont été axés aussi sur la "spiritualité et changement social", "la poésie dans un jardin", "l'écologie: une nécessité matérielle ou un art de vivre ?", "l'amour plus fort que la mort", "cinéma et quête de sens", "la quête d'Ibn Batouta" et "Islam et Occident : les traces de lumière".