Les problèmes auxquels fait face la culture des palmiers dattiers dans la région du Tafilalet ont été au centre d'une journée d'étude, organisée jeudi à Erfoud par la Chambre agricole de la région Meknès-Tafilalet. La sécheresse et le déficit hydrique, le Bayoud (maladie du palmier dattier) et ses répercussions, l'ensablement, les eaux salées, la mauvaise gestion et le manque de valorisation sont les facteurs qui impactent ce secteur, a indiqué le chercheur Ahmed Amin Qortobi dans son intervention. Le mode d'irrigation gravitaire, a-t-il ajouté, constitue également une entrave majeure au développement de cette culture dans la mesure où le système de goutte-à-goutte, adopté dans les fermes modernes, permet d'irriguer suffisamment et efficacement. La journée d'étude a été marquée par la projection d'un documentaire qui retrace les efforts déployés pour sélectionner des espèces à même de résister au Bayoud et les initiatives d'intégrer les professionnels dans des structures susceptibles d'améliorer les modes de commercialisation. Plusieurs chercheurs ont souligné la possibilité de "coexister" avec le Bayoud et appelé à la recherche d'alternatives à même de juguler ce phénomène, à la poursuite des recherches et à la mise en place de fermes pilotes. Dans son axe réservé à la culture des palmiers dattiers, le Plan Vert régional de Meknès-Tafilalt préconise l'amélioration de la qualité du rendement des dattes du Tafilalt de 16 pc actuellement à 61 pc d'ici 2020. L'une des mesure importante consiste en la création d'ici 2020 de quinze unités de stockage et de conditionnement, ce qui permettra de valoriser et booster la compétitivité des dattes de la région. L'objectif principal vise à ériger la filière des dattes en un levier de développement, en boostant la production des dattes, actuellement de 26 mille tonnes en moyenne à 53 mille tonnes et d'étendre la superficie de 15.000 ha à 25 mille ha (+83 pc). Cet objectif ambitieux, selon le Plan Maroc Vert régional, ne sera concrétisé qu'une fois le taux de professionnalisation des producteurs aura atteint 15 pc, la production brute (104,5 à 574 mille dh/ha) et le taux d'exportation (2 pc de la production globale). Dans ce sens, les producteurs marocains des dattes se sont structurés au sein d'une Fédération nationale, regroupant des Associations de production des dattes des régions du Souss Massa Drâa, de Meknès-Tafilalet, de l'Oriental et des provinces de Guélmim et de Tata. Si actuellement le taux d'emballage et de traitement des dattes ne dépasse guère les 11 pc, le Plan Maroc Vert régional prévoit d'ici 2020 de passer à 50 pc, soit une hausse de plus de 350 pc. Quant aux projets prévus par ce Plan, ils consistent en l'aménagement du système oasien, notamment l'extension des oasis sur les terrains collectifs. Le palmier dattier constitue la plus vieille espère fruitière dans la région. Avec environ 1.399.000 pieds et une production moyenne de 26.000 tonnes, le palmier constitue l'ossature de l'agriculture oasienne.