Des intervenants à une conférence à Dakar ont appelé, vendredi, l'Algérie à rouvrir ses frontières avec le Maroc, estimant que la situation actuelle nuit au projet d'édification de l'espace maghrébin comme il affecte la volonté continentale d'intégration et de coopération sud-sud. Intervenant dans le cadre d'une conférence sur le thème "Le Projet d'autonomie pour le Sahara marocain : une gouvernance territoriale", le président du Centre marocain d'études stratégiques (CMES), Tarek Atlati, a souligné que cet appel émane d'une Organisation non gouvernementale indépendante, de la société civile marocaine et s'adresse à toute la société civile algérienne pour faire valoir la volonté des deux peuples et leurs aspirations. Lors de cette conférence, qui vise à expliquer au public sénégalais la proposition marocaine d'autonomie qui se veut une offre courageuse pour régler la question du Sahara, il a aussi demandé à l'Algérie de respecter ses obligations internationales, en permettant au Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) d'exercer ses prérogatives et de procéder au recensement des séquestrés des camps de Tindouf. "Nos frères retenus dans les camps de Tindouf doivent être libérés maintenant parce qu'ils endurent une véritable tragédie. Une telle situation interpelle la conscience de tout le monde et nécessite une mobilisation de l'opinion publique nationale et internationale afin d'amener les dirigeants algériens à accepter le recensement des détenus de ces camps et de garantir leur droit de se déplacer librement", a-t-il plaidé. "Le polisario et derrière lui, l'Algérie, qui aurait à gagner si elle consacrerait ses efforts à d'autres priorités plutôt que d'user de ses moyens dans un conflit absurde avec le Royaume voisin, sont invités à faire preuve de sagesse et de réalisme et saisir l'occasion de la proposition marocaine d'autonomie", a-t-il affirmé. La proposition marocaine d'accorder une large autonomie aux provinces du sud est une initiative sage, réaliste et équitable pour un règlement politique et pacifique à ce conflit artificiel vieux de 35 ans, a-t-il assuré. Le conférencier a rappelé les différentes étapes et l'évolution du dossier du Sahara, les défaites militaires et politiques du polisario et les interventions des envoyés spéciaux de l'ONU. Jusqu'en 2007, le conflit n'a pas enregistré d'avancées notables, a-t-il poursuivi, ajoutant qu'entre temps, le Royaume du Maroc a connu un remarquable processus de démocratisation et d'édification de l'Etat de droit qui s'est traduit par un renforcement de sa stabilité et de son économie libérale. Dans ce contexte marqué par une démocratisation intense, le Maroc, conscient de la nécessité d'un règlement pacifique de ce conflit, a proposé une solution politique courageuse susceptible de satisfaire toutes les parties concernées, a-t-il rappelé. Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont reconnu, le 20 avril 2007, l'importance de la proposition marocaine d'autonomie élargie, saluée d'ailleurs par plusieurs grandes puissances internationales, a-t-il souligné. Face au succès diplomatique de cette proposition marocaine, l'Algérie et le polisario tentent de faire échouer cette initiative en usant de divers subterfuges et de propagande, a-t-il expliqué. Tarek Atlati, qui est aussi membre de l'Institut international de sciences administratives, coordonnateur du Forum science et démocratie, membre du Centre américain John Kennedy, a été relayé dans sa plaidoirie par d'autres intervenants à cette conférence qui ont exprimé le voeux de voir prévaloir "la sagesse et le bon sens". La conférence "Le Projet d'autonomie pour la Sahara marocain : une gouvernance territoriale" a été organisée à l'initiative de l'association des femmes marocaines au Sénégal. Une occasion d'expliquer la position marocaine dans la question du Sahara, la justesse de sa cause et sa sincère volonté de régler pacifiquement ce conflit qui hypothèque l'édification de l'espace maghrébin.