Le fort lien historique unissant les tribus du Sahara aux autres régions du Maroc a été mis en lumière par le chercheur marocain Abdelkrim Madoun, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Ibn Zohr à Agadir, lors d'un séminaire organisé par le Conseil suprême de la culture en Egypte sur le thème "Les Bédouins dans le monde arabe à travers les âges". Lors de cette rencontre, le chercheur a présenté un aperçu sur le mode de vie des populations sahraouies, à travers des extraits d'écrits étrangers qui ont mis en lumière une part de l'héritage socioculturel des tribus sahraouies au sud du Maroc, en tant que partie intégrante de l'héritage historique du Royaume. Il a, de même, souligné que cette région du Sahara, qui s'étend au sud du Maroc, a été un espace ouvert, qui a connu une importante dynamique tout en restant attachée aux autres régions du Royaume, mettant en avant le rôle politique, économique et social joué par ces communautés et qui avait eu une influence directe et indirecte sur la dynamique historique du Maroc en général. Le sud du Maroc, a-t-il expliqué, a constitué un espace difficile à dominer par le colonisateur français et espagnol, qui a opté pour l'envoi de missions de prospection et la réalisation d'études sur la réalité de cette communauté, ses modes de vie et ses relations avec l'autorité centrale, précisant que ces écrits et études confirment de façon irréfutable la symbiose existant entre ces régions et l'autorité centrale. Le chercheur a souligné que de nombreuses études relatives à la société sahraouie ont conclu qu'"on ne peut pas comprendre la réalité du Maroc loin de sa relation avec le Sahara en raison de la cohésion sociale, sociétale et culturelle entre le nord et le sud. Il a également cité de nombreuses oeuvres étrangères, qui ont conclu qu'il n'existe pas de frontières entre le Sahara et le reste du Maroc, qu'elles soient géographiques, naturelles ou historiques. Ce séminaire, organisé en collaboration avec l'Association égyptienne d'études historiques, a été marqué par la tenue de 9 réunions qui ont porté sur des questions liées à l'évolution historique des communautés bédouines dans le monde arabe, leurs us et coutumes, ainsi que leurs traditions. Ont participé à cette rencontre quelque 30 chercheurs et historiens arabes, dont le professeur marocain d'histoire et d'anthropologie Mohamed Habida, spécialiste dans l'histoire sociale du Maroc moderne. Sa contribution a porté sur le thème Tribus du Maghreb Al Aqsa.