Abdelatif Benmansour, l'un des grands maîtres du Madih et Samae est décédé mardi soir dans un hôpital de Rabat à l'âge de 84 ans des suites d'une longue maladie. Natif de Rabat, Abdelatif Benmansour fut l'un des innovateurs dans les arts du Madih, du Samae et de la musique andalouse, au point qu'il est considéré le maître du genre. Il avait entamé son initiation auprès de son grand père maternel, doyen de la Zaouia Harrakia Darkaouia, dans une ambiance mystique. Dans la zaouia, il avait, comme il l'affirmait lui-même, vécu dans un climat propice au perfectionnement de ses connaissances en langue arabe, en sciences religieuses, en art du panégyrique et en musique andalouse, auprès de grands maîtres tels que Abdallah Jirari et cheikh Mohamed Ben Madani Hassani. Feu Benmansour fut l'un des fondateurs, en 1958, de l'Association des amateurs de la musique andalouse sous la présidence de feu Driss Benjelloun Touimi, où il avait brillé par sa maîtrise de cet art qu'il avait pratiqué avec l'idée de toujours prendre soin de le purger des impuretés. Dans son répertoire, figurent de nombreux poèmes chantés dont les premiers enregistrements remontent à 1962 à la radio nationale. Au regretté, on doit aussi une édition du célèbre traité de musique andalouse "Kounnach Al-Ha'ik" dit le tétouanais. Il avait été également coordonnateur de programmes religieux entre 1965 et 1970, comme il fut le centre d'intérêt dans de nombreuses manifestations culturelles dans plusieurs villes du Maroc. Le parcours de feu Abdellatif Benmansour lui a valu d'être l'objet de plusieurs hommages pour son oeuvre, dont la dernière en mars 2010 à Tétouan.