Du 7 au 18 courant, les yeux du monde seront rivés sur la capitale danoise où plus d'une centaine de chefs d'Etats et de gouvernement devront prendre part à la Conférence internationale sur les changements climatiques. -Par Jamal Felhi- Avec plus de 15.000 participants, cette conférence, organisée par les Nations Unies, est, de l'avis des responsables onusiens, la plus grande réunion du genre. Ce nombre élevé de participants et la participation de haut niveau annoncée par certaines puissances, dont les économies sont montrées du doigt comme étant les plus polluantes, en font un événement majeur devant aboutir, en premier lieu, à un accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. +URGENCE D'UN TRAITE CONTRAIGNANT+ Ce traité, qui doit succéder au Protocole de Kyoto arrivant à expiration en 2012, devra être, selon les termes du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, "complet et contraignant", le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ayant tiré dans son dernier rapport l'alarme sur la nécessité d'une action urgente. Selon le GIEC, 2009 marque en quelque sorte une date limite pour atteindre un accord qui puisse être approuvé et ratifié dans un délai suffisant pour pouvoir entrer en vigueur à l'expiration du Protocole de Kyoto. "L'action internationale est aujourd'hui urgente et essentielle pour faire face au changement climatique", estime le Président du GIEC, le prix Nobel de la paix Rajendra K. Pachaur pour qui le groupe d'experts a "confirmé la réalité sans équivoque du changement climatique, au-delà de tout doute scientifique". Les changements climatiques se produisent, notamment, selon les experts, au niveau de la répartition des précipitations, marqués par une tendance à la hausse dans les latitudes supérieures et à la baisse dans certaines régions subtropicales et tropicales, ainsi que dans le bassin méditerranéen. En conséquence, une augmentation des sécheresses et des inondations, une réduction des glaciers et des neiges, une multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes et une élévation du niveau de la mer sont de plus en plus constatées. Ces phénomènes ne sont pas sans avoir d'effet sur la vie des hommes à travers la planète.
Certaines régions sont plus vulnérables que d'autres à ces changements. Selon le GIEC, la région arctique, en particulier, se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde alors que les récifs coralliens, les "méga-deltas" où se trouvent des villes comme Shanghai, Calcutta et Dhaka, et les petits Etats insulaires sont aussi extrêmement vulnérables à la montée du niveau de la mer. Parmi les autres effets négatifs du changement climatique, soulignés par les experts, il y a lieu de citer d'éventuelles diminutions des récoltes agricoles. Dans certains pays africains, par exemple, les récoltes pourraient même baisser de 50 pc d'ici 2020, année où le déficit hydrique, qui pourrait toucher 75 à 250 millions de personnes rien qu'en Afrique.
+OPTIMISME MESURE+
Pour le Directeur de l'équipe de soutien sur les changements climatiques du Secrétaire général, Janos Pasztor, qui donnait une conférence de presse, la semaine dernière à New York, tout incite à l'optimisme. En ce sens que les participants à la Conférence sont appelés à examiner un projet d'"accord très ambitieux, comprenant notamment des objectifs chiffrés pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre en ce qui concerne les pays industrialisés, une action d'adaptation au niveau national pour les pays en développement, les questions de finance et technologie et, bien sûr, un cadre pour l'adaptation, un accord ambitieux susceptible de conduire à une mise en Âœuvre et à un impact immédiats". Optimiste, M. Ban l'est également, mais de manière plus mesurée. Il s'est réjouit de l'annonce de la participation du Président américain, M. Barack Obama, et de l'annonce, par Washington, d'engagements chiffrés pour leurs émissions de gaz à effet de serre. Il se dit aussi encouragé par les récentes décisions de l'Inde et de la Chine de réduire de telles émissions et par la participation annoncée du Premier ministre chinois Jiabao. Le chef de l'ONU s'est aussi déclaré, récemment, "content et encouragé" par le fait que les dirigeants européens ont eu un "très bon sommet" récemment au cours duquel ils ont reconnu l'importance du soutien financier et technologique à la lutte contre le changement climatique. Toutefois, le responsable onusien ne se fait pas d'illusion que les détails d'un accord ne seront pas nécessairement réglés à Copenhague.