"Le rôle de l'ingénieur dans le développement local participatif" a constitué le menu essentiel d'une rencontre organisée, ce week-end à Errachidia, par la section locale de l'Union National des Ingénieurs du Maroc (UNIM). En présence d'une quarantaine d'ingénieurs, dont huit femmes, exerçant dans différents services et administrations de la province, le débat s'est d'emblée focalisé sur les contraintes entravant le développement local à l'échelle de la province, ainsi que les atouts et les potentialités dont dispose la région. Les ingénieurs se sont dits intéressés et concernés par les débats sur la régionalisation avancée et sur l'élaboration des plans de développements communaux (PDC). "Le développement local est désormais au coeur des préoccupations de l'ingénieur qui doit assumer ses responsabilités quant à l'édification de l'avenir du Royaume", a indiqué M. Driss Naaza, président de l'UNIM Errachidia. S'attaquant au Plan Maroc Vert dans la région en tant que levier de développement, les participants ont souligné l'importance du troisième fondement, dans la mesure il met en oeuvre une stratégie de développement de l'agriculture solidaire pratiquée généralement dans les zones défavorables, au niveau des oasis et des zones de montagnes. Rappelant que le secteur de l'agriculture est considéré par le plan Maroc vert comme moteur principal de croissance pour les quinze prochaines années, les participants ont mis aussi l'accent sur la question d'agrégation, en tant qu'outil d'organisation des agriculteurs. La gestion rationnelle de l'eau dans la région d'Errachidia a eu une part non négligeable du débat des ingénieurs de l'UNIM, qui ont souligné la nécessite de faire recours aux techniques moderne d'irrigation à économie d'eau. Mettant en relief la question d'octroi des autorisations de prise d'eau ainsi que le contrôle de l'exploitation de la ressource dans les zones "rouges", les ingénieurs hydrauliciens ont expliqué que les investisseurs dans le domaine agricole sont autorisés à exploiter uniquement les nappes profondes du turonien (plus de 120 mètres de profondeur) en vue d'éviter le tarissement des khéttaras et des sources superficielles. La rencontre a été également propice pour plancher sur les questions de protection de la nature et des changements climatiques, notamment les phénomènes des inondations qu'a connues la région, des inflorescences du palmier dattier, les chants des oiseaux et le coassement de grenouilles en plein hiver comme indicateur d'un déséquilibre écologique. Evoquant le développement durable, il a été rappelé que les sociétés qui perdureront seront celles qui auront su harmonieusement respecter l'équilibre entre les exigences économiques, les attentes des populations et la préservation de l'environnement.