Les bouleversements majeurs que connaît aujourd'hui le monde arabe démontrent que tout pays arabe à la capacité de fonder un ordre politique conciliant valeurs universelles et spécificités nationales, et combinant ouverture et enracinement, a déclaré lundi devant l'Assemblée générale des Nations Unies, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taïb Fassi Fihri. Les bouleversements majeurs que connait aujourd'hui le monde arabe démontrent qu'il n'existe aucune exception régionale, culturelle ou civilisationelle aux aspirations légitimes des peuples à la liberté, à la dignité et aux valeurs universelles, a ajouté le ministre dans sa déclaration lors du débat général de la 66ème session de l'AG. Ces événements confirment, également, selon lui, qu'il ne "saurait y avoir de développement économique et social en l'absence d'une ouverture politique et d'une évolution démocratique au bénéfice des individus et des collectivités. Il ne saurait y avoir de progrès et de stabilité lorsque prévalent l'inertie politique, l'autarcie idéologique, et lorsque toute légitimité est perdue et les perspectives d'alternance et de renouvellement sont inexistantes". Dans ce contexte, le Maroc salue les progrès institutionnels réalisés par l'Egypte et la Tunisie et appelle la communauté internationale à "soutenir leurs efforts pour une transition démocratique parfois difficile, mais prometteuse et précieuse", pour les deux peuples frères, a-t-il dit, se félicitant de la présence, "parmi nous, aujourd'hui, d'une délégation de la Libye nouvelle, qui aspire à un avenir meilleur, marqué par l'ouverture, la réconciliation et la consécration de l'Etat de droit". Dans le prolongement des liens de solidarité historiques entre les peuples marocain et libyen, le Royaume a "soutenu, dès le début, les aspirations légitimes du peuple libyen frère, et accompagné et appuyé le Conseil National de Transition dans ses initiatives nationales et ses actions sur la scène internationale", a rappelé M. Fassi Fihri, formant le voeu que la Libye "retrouve la place qui lui échoit", notamment dans son environnement naturel qu'est le Maghreb. Par ailleurs, il a souhaité voir émerger une "action arabe concertée, pouvant permettre l'arrêt de l'effusion de sang et la promotion d'une solution pacifique en Syrie et au Yémen, dans le cadre des réformes profondes et substantielles annoncées et qui assurent leur stabilité et leur unité nationale". Ces "aspirations au changement émanant de la volonté authentique des peuples, requièrent un accompagnement engagé et effectif, respectueux des spécificités nationales et prenant en considération toutes les étapes franchies dans l'édification démocratique. Dans ce cadre, le Maroc accueille avec un grand intérêt l'initiative lancée par le G8 à travers le +Partenariat de Deauville+, a-t-il affirmé. +Le Maroc disposé à partager son expérience avec ces pays frères+
Le Royaume considère que ce Partenariat, au-delà du soutien financier, offre des opportunités, pour les cinq pays arabes bénéficiaires, de renforcer leurs capacités propres, à la fois en termes de développement et d'intégration économique, mais aussi en termes de partage de bonnes pratiques dans le domaine de la construction démocratique et de la réforme constitutionnelle. A cette occasion, le Maroc réitère sa "disposition pleine et entière à travailler avec ces pays frères, au regard des étapes qu'il a franchies en termes d'ouverture politique et de son expérience en matière de transition démocratique et de reforme constitutionnelle", a souligné le ministre, ajoutant que les événements dans le monde arabe démontrent aussi la "nécessité d'une gouvernance régionale renouvelée, fondée sur une intégration effective, dans le cadre de groupements homogènes et cohérents, à l'instar de l'Union du Maghreb Arabe, du Conseil de Coopération du Golfe et de l'Accord de libre-échange d'Agadir". Ce dernier est appelé à s'ouvrir sur d'autres pays arabes et méditerranéens, et à élargir son champ de compétences pour y inclure l'ouverture démocratique et le dialogue politique, a relevé le ministre. Cette nouvelle gouvernance, a-t-il dit, s'assigne comme objectif, sous l'égide de la Ligue Arabe, l'élaboration d'un nouvel ordre régional doté de mécanismes novateurs et de fondements rénovés, au service du développement humain, de l'intégration économique, de l'ouverture démocratique et contre les velléités séparatistes. Pour le ministre, le règlement de la question palestinienne constitue un facteur fondamental pour cette dynamique arabe. "Bien évidemment, le règlement final de la question palestinienne constitue un facteur fondamental pour donner une impulsion forte à la dynamique arabe en cours", a-t-il conclu