Longtemps considérés, à tort, comme source de honte et d'angoisse pour certaines familles, les enfants trisomiques de la province de Nador peuvent aujourd'hui espérer changer leur quotidien et s'offrir une vie digne et sans aucune forme de discrimination. Hamza, Mohamed, Adil, Noureddine, Fatima et plusieurs dizaines d'enfants trisomiques de la ville de Nador et sa province auront à leur disposition un nouveau centre où ils bénéficieront d'un accompagnement médical, éducatif et social devant contribuer à leur épanouissement et à l'allègement des souffrances de leurs parents. Les enfants trisomiques doivent impérativement bénéficier d'une prise en charge spéciale et d'une formation adaptée. De même que leurs parents et la société ont besoin de mieux comprendre ces enfants et de les aider à s'épanouir et à s'intégrer dans le tissu socio-économique. + La trisomie 21 n'est pas une fatalité+. Grâce à la sollicitude dont SM le Roi entoure les enfants à besoins spécifiques, de nombreux centres dédiés à ces derniers ont vu le jour dans plusieurs villes du Royaume au cours des dernières années et c'est au tour de la ville de Nador de se doter de ce type de structures pour combler le vide constaté en la matière et répondre aux besoins de cette catégorie d'enfants et de leurs parents. "Avant, on recevait les enfants atteints de la trisomie 21 dans un local inapproprié, exigu et sous-équipé", a confié un responsable de l'association Chabab Alkheir pour le développement social, porteuse du projet. Ce centre, dont la concrétisation est à mettre à l'actif de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) et d'autres partenaires institutionnels et de la société civile, permet d'accueillir les enfants atteints de cette anomalie dans de meilleures conditions. Convaincre les familles que la trisomie ne devrait, en aucun cas, être considérée comme une fatalité, n'était pas une tâche aisée, a-t-il indiqué à la MAP, ajoutant qu'il aura fallu aller à leur rencontre, là où elles sont, et faire le porte-à-porte pour les inciter à mettre un terme à l'isolement de leurs enfants. Selon les spécialistes l'avenir d'un enfant trisomique, comme de tout autre enfant, ne peut être prédéterminé. + Trisomie 21, connaissance et reconnaissance+. La trisomie 21 est définie comme une anomalie génétique caractérisée par la présence dans les cellules d'un chromosome surnuméraire à côté de la paire de chromosomes homologues du même type. Elle est à l'origine de diverses malformations. Le chiffre 21 accompagne le terme trisomie, car l'anomalie concerne la 21ème paire de chromosomes. Une personne normale dispose de 46 chromosomes répartis en 23 paires, tandis qu'une personne atteinte de la trisomie 21 a un chromosome de plus au niveau de la 21ème paire. Les symptômes dus à la trisomie, fréquemment observés chez l'enfant, sont un retard intellectuel, un faible tonus musculaire et un retard de langage dû particulièrement à la morphologie de leur visage, de la bouche, de la langue et de la dentition. Il est fréquent que cette anomalie soit accompagnée de troubles cardiaques, digestifs ou autres dysfonctionnements. Toutefois, un meilleur accompagnement médical et paramédical, l'éducation et l'insertion sociale sont de nature à modifier considérablement l'image et la perception des personnes trisomiques. La sensibilisation de l'opinion publique à la nécessité de la prise en charge de ces enfants et leur intégration dans la société devraient être ainsi au centre des préoccupations.