La proposition marocaine d'accorder une large autonomie aux provinces du sud a "déstabilisé" l'Algérie, la contraignant à "se battre" pour maintenir son hégémonie sur la population sahraouie dans les camps de Tindouf, a affirmé, jeudi à Bruxelles, M. Ahmedou Ould Souilem, ancien membre fondateur du "polisario" qui a regagné le Maroc. "Depuis l'annonce de la proposition marocaine d'accorder une large autonomie à ses provinces du sud, l'Algérie a été déstabilisée et contrainte à +se battre+ pour maintenir son hégémonie sur la population sahraouie à Tindouf et poursuivre sa manipulation et son instrumentalisation, pour gêner le processus de développement engagé par le Maroc", a indiqué M. Ould Souilem lors d'une rencontre avec le député belge, M. Alain Hutchinson. La démarche "clairvoyante et courageuse" de SM le Roi Mohammed VI d'accorder une large autonomie aux provinces du sud, a accéléré le retour de nombreux membres de cette entité fantomatique, a-t-il encore affirmé. "Le +polisario+ n'a plus d'existence. Il faut parler maintenant d'un +polisario algérien+", a-t-il dit, soulignant que "cette entité est manipulée et instrumentalisée par l'Algérie qui n'a pas intérêt à ce que le conflit artificiel autour du Sahara marocain soit réglé". "Consciente de cette situation, une grande partie des membres du +polisario+ a regagné et continue de regagner le Maroc, lorsque l'occasion se présente, la plupart étant retenus contre leur gré pour des raisons politiques, économiques ou sociales", a ajouté M. Ould Souilem. Il a, également, fait état des nombreuses exactions que subissent les séquestrés dans les camps de Tindouf notamment les éliminations physiques et les déportations des enfants. M. Ould Souilem a, en outre, assuré que "la population originaire du Sahara salue et adhère totalement à la proposition d'autonomie, qui implique directement les Sahraouis dans la gestion de leurs affaires". "Cette démarche perspicace doit être soutenue par la communauté internationale", a insisté M. Ould Souilem, qualifiant de "caduque et obsolète" la solution proposée par les autres parties. "Il faut privilégier la proposition d'autonomie car toutes les tentatives ont été vouées à l'échec, notamment les options de la guerre d'autant plus qu'elle offre une sortie pour toutes les parties: Une solution de ni vainqueur ni vaincu et qui génère la confiance et non la méfiance", a-t-il préconisé. D'où la nécessité, a poursuivi M. Ould Souilem, d'impliquer toutes "les bonnes volontés" pour que cette solution "réaliste" puisse aboutir "au lieu de maintenir une revendication maximaliste qui, à priori, ne résoudra jamais le problème". Il a, dans ce sens, exhorté la communauté internationale à saisir cette occasion pour faire pression sur l'Algérie et le "polisario" afin d'accepter cette solution "logique et de compromis", qui est d'ailleurs légitimée par l'écrasante majorité de la population d'origine sahraouie. L'initiative marocaine contribuera "inéluctablement à stabiliser" la région qui commence actuellement à se transformer en foyer de terrorisme, de trafic de drogue, d'immigration clandestine et de traite des êtres humains, a-t-il ajouté. "Le Maroc œuvre pour faire de cette région un espace de stabilité et de paix qui profitera à l'ensemble des pays de la région du Maghreb mais aussi à l'Europe", a-t-il affirmé. M. Ould Souilem, accompagné d'une délégation de parlementaires et de responsables des provinces du Sud, est en visite à Bruxelles (2- 5 février) pour des entretiens avec plusieurs responsables et députés belges et européens de différentes sensibilités politiques.