L'interdépendance énergétique des pays du Nord et du Sud de la Méditerranée devrait être encore plus favorisée afin de mettre en place les conditions d'émergence d'un ensemble économique à croissance soutenue et durable, a souligné vendredi à Marrakech, Mme Amina Benkhadra, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement. Mme Benkhadra, qui s'exprimait à l'ouverture des travaux de l'assemblée générale de l'Observatoire Méditerranéen de l'Energie (OME) et d'une conférence sur "l'impact des événements socio-politiques sur la sécurité énergétique, les prix, les investissements et les perspectives des échanges et de la coopération énergétiques", a plaidé pour un partenariat énergétique basé sur des rapports d'un type nouveau dans la région méditerranéenne. "Ce partenariat permettra l'accès de tous à l'énergie, le renforcement des capacités, le déploiement de technologies énergétiques renouvelables, sobres en carbone et efficaces, la mise en place d'un marché énergétique régional intégré, une sécurité énergétique accrue, et la limitation des impacts sur l'environnement de notre région particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, même s'elle n'est pas un émetteur clé au niveau mondial", a expliqué la ministre. Et Mme Benkhadra de poursuivre que le cap de ce partenariat devra être maintenu sur une base pérenne, sans considération des évolutions conjoncturelles à caractère social ou politique qui peuvent affecter les politiques énergétiques nationales et les modèles de gouvernance adoptés dans les pays de la région méditerranéenne. Mme Benkhadra s'est félicitée également de la tenue de cette assemblée générale dans un contexte marqué par la dynamique renouvelée de renforcement du partenariat euro- méditerranéen notamment dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UpM), mais aussi grâce aux importantes activités menées par l'ensemble des associations qui regroupent les principaux acteurs de la scène énergétique méditerranéenne, faisant référence au projet d'intégration progressive des marchés électriques à l'ouest du bassin méditerranéen ou encore au plan solaire méditerranéen. Et de faire remarquer que la réussite de cette vague verte au sud de la Méditerranée est tributaire du degré d'engagement de tous, sur une base pérenne, afin de mettre en place les conditions requises en termes d'industrialisation, de transfert du savoir-faire, de renforcement des capacités humaines, d'intégration des réseaux et de développement des interconnexions. Insistant sur l'importance des infrastructures pour l'interdépendance énergétique, Mme Benkhadra a estimé qu'une attention particulière devra être accordée à l'achèvement du bouclage électrique de la Méditerranée permettant, notamment, d'optimiser l'adéquation entre l'offre et la demande, de bénéficier des retombées bénéfiques d'un marché électrique régional intégré, de renforcer la solidarité et d'accroitre la sécurité énergétique. Etant donné que les préoccupations futures ne seront pas tant la pénurie des ressources énergétiques que leur utilisation rationnelle, des programmes d'efficacité énergétique devront également être entrepris au niveau régional, a-t-elle soutenu. La ministre a mis l'accent, par ailleurs, sur l'ensemble des mesures prises par le Maroc, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, pour la promotion du secteur énergétique national, faisant observer que les différentes avancées réalisées par le processus de révision constitutionnelle sont à même de contribuer davantage au développement de ce secteur. Créée en 1988, l'OME est une organisation à but non lucratif qui regroupe les principales compagnies énergétiques du bassin méditerranéen. Sa mission principale consiste notamment en la promotion de la coopération, des échanges et du dialogue dans le domaine énergétique.