Le label de l'excellence, déjà promu à travers le programme d'urgence, devient progressivement le fil conducteur de la politique nationale de recherche scientifique, a affirmé, jeudi à Rabat, le secrétaire général du département de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique, M. Abdelhafid Debbarh. Intervenant à l'ouverture de la 2-ème réunion du comité mixte de pilotage pour la coopération Maroc-Institut français de recherche pour le développement (IRD), M. Debbarh a souligné que le programme d'urgence incite les universités à placer leurs activités de recherche dans une perspective de haut niveau où les maîtres mots sont "synergie, masse critique, complémentarité, pluridisciplinarité et mutualisation". Il a rappelé, à cette occasion les grands axes de la Stratégie nationale de développement de la recherche à lŒhorizon 2025, élaborée au cours de la période 2005-2006 et orientée essentiellement vers des secteurs prioritaires dont l'agriculture en conditions difficiles, l'amélioration de la qualité de la vie, la connaissance et la valorisation des ressources naturelles, l'environnement et développement durable et les biotechnologies. La coopération Maroc-IRD devrait prendre encore plus de valeur et d'ampleur, a-t-il dit, ajoutant que "par son potentiel humain et scientifique, l'IRD est sollicité pour partager son expérience en matière de recherche avec le département de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique". M. Debbarh a rappelé, à cet effet, que l'IRD a contribué aux initiatives d'excellence lancées en matière de recherche par les universités marocaines, notamment à travers le regroupement des chercheurs marocains et français, en l'occurrence les "unités mixtes internationales de recherche" (UMI) et les "laboratoires mixtes de recherche"(LMI). De son côté, le président de l'IRD, M. Michel Laurent, qui effectue une visite de trois jours au Maroc, a indiqué que "l'objectif de cette réunion est de dresser le bilan des activités entreprises en partenariat avec le Maroc et définir les priorités de ce partenariat scientifique (recherche, formation et innovation). Il s'agit également d'identifier les points de convergence par rapport aux compétences et aux instruments communs mis en place et procéder à une évaluation de la recherche scientifique et du produit de la connaissance, dont le premier indicateur est le nombre d'articles publiés dans les revues scientifiques internationales, a ajouté M. Laurent. Il a relevé, à cet égard, que durant la période 2009-2010, une cinquantaine de publications ont été produites en commun par des chercheurs marocains et de l'IRD, dans le domaine des sciences en général. M. Laurent a précisé que l'IRD consacre chaque année au Maroc un budget de 3,8 millions d'euros destinés essentiellement à l'investissement et aux salaires. Aujourd'hui les laboratoires communs au Maroc et en France comptent près de 60 doctorants codirigés par des chercheurs marocains et de l'IRD, soit en moyenne près de 15 à 20 docteurs lauréats chaque année, spécialisés dans des thématiques prioritaires comme la gestion de l'eau, la biotechnologie végétale, la santé et de l'environnement. "Le Maroc a fait d'efforts importants en matière de recherche dans l'espace euro-méditerranéen et a développé l'ambition de s'intégrer pleinement dans son espace européen", a-t-il souligné. Pour ce faire, le Royaume "a fait le choix volontariste de développer son écosystème de l'innovation, de mettre en place des incubateurs au sein des universités et d'augmenter les brevets accordés". Le comité mixte Maroc-IRD, dont la première édition a eu lieu le 18 mars 2009, se tient tous les deux ans, depuis la signature le 18 avril 2008 de l'accord entre le ministère de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique et son homologue français de l'enseignement supérieur et de la recherche. Placé sous la double tutelle du ministère de l'enseignement supérieur français et du ministère des Affaires étrangères et européennes, l'IRD est un organisme ayant pour but de mener des recherches en coopération avec les pays du sud. Au Maroc, l'IRD développe avec 33 institutions marocaines partenaires une vingtaine de programmes orientés vers des thématiques prioritaires dont la gestion des ressources naturelles, la conservation des sols, la production végétale et les politiques de développement local. Le partenariat de l'IRD avec le Maroc s'inscrit dans une politique globale de coopération franco-marocaine en matière de recherche scientifique. Cette politique vise prioritairement la formation, à la recherche et par la recherche, de jeunes doctorants et chercheurs et la création de structures conjointes ou de structures marocaines avec la coopération d'organismes scientifiques français.