La délégation marocaine des travailleurs à la 100ème Conférence internationale du Travail (CIT), organisée à Genève par l'Organisation Internationale du Travail (OIT), a souligné que le discours royal du 9 mars dernier est en phase avec les aspirations des forces vives du pays. Intervenant, dans le cadre de cette conférence, organisée du 1er au 17 juin, M. Abderrahmane El Azzouzi, secrétaire général de la Fédération Démocratique du Travail (FDT), qui préside la délégation des travailleurs à cette rencontre, a indiqué que le Mouvement syndical marocain se bat depuis des décennies pour une démocratisation de l'Etat et de la société et pour l'amélioration de la situation de la classe ouvrière au Maroc. Notre pays, à l'instar de ce qui se passe dans le reste du monde arabe et des revendications en faveur du changement démocratique, connaît une montée de la prise de conscience de la part de sa jeunesse et un mouvement pacifique important qui accélère les réformes à tous les niveaux, a-t-il déclaré. Le discours royal du 9 mars dernier est en phase avec les aspirations des forces vives du pays puisqu'il reconnaît la nécessité d'une révision complète de la Constitution, a souligné le S.G de la FDT, ajoutant que les centrales syndicales marocaines les plus représentatives ont exprimé leur point de vue à ce sujet. Nous avons toutes les raisons d'espérer que le débat public en cours aboutira à l'adoption d'une Constitution démocratique et sociale qui garantisse les droits et libertés fondamentaux et prévoit la prévalence des conventions internationales pertinentes, ainsi que la création des mécanismes et des institutions de contrôle nécessaires susceptibles de lutter contre toutes les formes de corruption et d'instaurer la justice sociale, a indiqué M. El Azzouzi. Il a estimé que tout cela doit s'accompagner des réformes politiques, économiques et sociales qui permettront au Maroc d'intégrer le club des Etats démocratiques. Il a, d'autre part, signalé que le dialogue social engagé entre le gouvernement marocain, les employeurs et les syndicats de travailleurs à abouti à la signature de l'accord du 26 avril 2011 prévoyant l'augmentation des salaires, le relèvement du salaire minimum, la réorganisation du système de promotion, le relèvement des pensions minimales et l'application des conventions sectorielles. Le même accord, a-t-il ajouté, prévoit la ratification de plusieurs conventions de l'OIT, en particulier de la convention (n°ø87) sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, 1948. Cependant, a-t-il dit, la faiblesse de la négociation collective dans le secteur privé et la non-application des dispositions du Code du travail de la part de certains employeurs restent des sujets de préoccupation. Le S.G de la FDT a indiqué que l'accord susvisé, en dépit des lacunes qu'il comporte, a eu le mérite de créer des conditions nouvelles pour une confiance réciproque entre les partenaires tripartites, espérant que ces derniers ne tarderont pas à l'appliquer grâce à la mise en place des mécanismes nécessaires à cet effet. Les 183 Etats membres de l'OIT ont adopté, à l'issue de la 100ème Conférence internationale du Travail, une Convention "historique" sur les travailleurs domestiques, destinée à améliorer le cadre de protection de millions de personnes dans le monde, sous-payées et soumises à des horaires extensibles. Le Maroc a été représenté à cette conférence par une délégation tripartite composée du ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de responsables et de cadres de ce département, de représentants des centrales syndicales (UMT, CDT, FDT, UGTM) et des employeurs (CGEM, FCMCIS).