Le spectacle "Leylâ et Majnûn, ou l'amour mystique", qui va inaugurer ce soir à, Bab Al Makina, la 17ème édition du Festival des musiques sacrées de Fès, sera l'occasion de découvrir la création d'une oeuvre universelle qui a inspiré nombre d'artistes arabes, kurdes, pachtouns, hindous, ourdous ou encore bengalis, a indiqué Armand Amar, créateur de cet oratorio mundi. -ES: Roukane EL Ghissassi- Bab Al Makina sera transformée, le temps d'une nuit, en un désert, un lieu hautement symbolique, où le sable va envahir la scène pour conter cet amour absolu, transcendé, a ajouté Amar, lors d'une conférence de presse pour présenter sa création. Ce désert, symbole de la cristallisation du vide, sera le lieu propice pour donner à la voix de Kays sa véritable dimension mystique, a-t-il poursuivi, ajoutant que le public, pourra, en cette même occasion, découvrir des instruments anciens, du patrimoine, qui seront intégrés à l'orchestre. Intervenant, dans ce même contexte, le directeur général du Festival des musiques de Fès, Faouzi Skali a indiqué que l'édition de cette année, à l'instar des précédentes, se fixe pour objectifs de révéler les particularités des musiques du monde. L'oratorio mundi "Leylâ et Majnûn" d'Amar, qui se produira, ce soir, à Bab El Makina, en ouverture de la 17ème édition du festival est une création qui s'est faite dans ce sens, a-t-il affirmé. "Leylâ et Majnoun", une oeuvre de l'universel qui dialogue par ses poèmes avec l'ensemble des cultures du Moyen-Orient et de l'Asie centrale va rassembler une quarantaine d'artistes venus d'Asie, d'Orient et d'Occident qui seront là, ce soir, pour célébrer cet amour absolu, en offrant au public, cet oratorio qui sera une "synthèse" que les spectateurs auront l'occasion de découvrir à travers des liens qui vont se tisser et se créer entre des artistes d'Orient et d'Occident, a ajouté M. Skali. Cet oratorio (poésie chantée) de "Leylâ et Majnûn", qui compte parmi les récits amoureux des plus célèbres de la culture islamique et dans la tradition arabe, dont les Persans puis les Turcs se sont inspirés durant des siècles, "sera présenté aux spectateurs en sept temps poétiques et véhiculé en trois langues arabe, persan et turc", a-t-il poursuivi. De son côté, le directeur artistique du Festival, Alain Weber, a indiqué que "cette 17ème édition du festival sera consacrée cette année à +la sagesse+", dans la ville de Fès, qu'il a qualifiée de "terre soufie d'islam". Expliquant la démarche d'Amar pour sa création de "Leylâ et Majnûn", M. Weber a précisé que ce compositeur de cinéma a beaucoup travaillé avec des artistes issus de l'Orient et de l'Asie, ajoutant que la confrontation du legs traditionnel et du monde contemporain sera mis en exergue lors de la soirée d'ouverture proposée par Amar, le compositeur de la musique "Home". "Leylâ et Majnûn, ou l'amour mystique est "une création à part", loin de toute "fusion", a-t-il tenu à souligner, précisant que le but, à travers cet oratorio, est d'intégrer des cultures d'Orient, d'Occident et d'Asie. "C'est ce qu'on appelle l'universalité", a-t-il martelé. Passant en revue la programmation de cette année, le directeur artistique du festival a précisé que cette 17-ème édition sera l'occasion de découvrir des artistes renommés et contemporains, qui vont voir façonner leur propre image du sacré, comme Youssou Ndor qui va rendre hommage au Cheikh Sidi Ahmed al-Tijani, Maria Bethânia qui va louer la Vierge d'un Brésil hybride, entre autres, a-t-il dit. Placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette 17-ème édition du Festival des musiques sacrées de Fès organisée, cette année, sous le thème "Sagesses du Monde", s'assigne pour objectifs, dans ses différentes déclinaisons, la création et l'innovation.