L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, M. Omar Hilale a souligné, mercredi lors d'un Panel sur "les droits des victimes du terrorisme", organisé dans le cadre de la 17-ème session du Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU, que l'approche exclusionniste est antinomique avec la coopération anti-terroriste dans la région Sahelo-saharienne. M. Hilale a signalé que cet important panel se tient un mois après l'attentat terroriste de Marrakech, affirmant que cet acte ignoble a été perpétré non seulement contre des personnes innocentes de différentes nationalités, Française, Suisse, Canadienne, Néerlandaise et Marocaine, mais a été également un attentat contre les valeurs de paix, de cohabitation, de tolérance et de diversité culturelle qu'incarne la ville séculaire de Marrakech et sa place mythique de Jamaa-el-Fna, unique site au monde classé par l'UNESCO patrimoine oral et immatériel de l'humanité. Il a à cette occasion réitéré sa profonde sympathie et ses sincères condoléances aux familles de toutes les victimes de cet acte meurtrier. Le diplomate marocain a rappelé que suite à cet attentat criminel, SM le Roi Mohammed VI, a pris en charge les frais d'inhumation des défunts et instruit le gouvernement de veiller à prodiguer tous les soins médicaux et l'appui humain nécessaire aux blessés et de diligenter une enquête judiciaire dans le respect total des droits de l'homme tant des victimes que des accusés à un procès équitable. Il a indiqué que le Maroc, qui est pleinement conscient des conséquences du terrorisme sur les droits de l'Homme, adopte une approche axée sur le respect des droits des victimes et de leurs familles et qui se décline en trois axes, à savoir la prévention, l'assistance et la sensibilisation. Le terrorisme est l'une des plus grandes menaces de notre temps sur la sécurité de la personne humaine, sa liberté et son intégrité physique, ainsi que sur les valeurs humaines universelles. Bien plus il est l'ennemi numéro un des droits de l'homme particulièrement le droit à la vie, a fait observer l'ambassadeur marocain. Il a noté que le coût humain, social et économique de ce fléau, avec son corollaire d'impact direct et indirect sur les droits des victimes et leurs familles, constitue un lourd fardeau pour les pays touchés, particulièrement ceux en développement. Il a estimé que le respect et la protection des droits des victimes du terrorisme et de leurs familles passe impérativement par la prévention contre ses causes profondes et la lutte efficace contre sa propagation. M. Hilale a toutefois signalé que cet objectif ne peut être atteint en l'absence d'une coopération politique et sécuritaire bilatérale sous-régionale, régionale et internationale, soulignant que la mutualisation des efforts et la multilatéralisation de ce combat, à travers une réponse concertée et collective au bénéfice de la consolidation de la paix, la sécurité et de la résolution pacifique des conflits sont la meilleure approche pour protéger efficacement les droits des victimes du terrorisme. Relevant que ce panel est invité à se pencher également sur les victimes indirectes du terrorisme, particulièrement dans la région Sahelo saharienne, M. Hilale a indiqué que les pays de cette région font face avec beaucoup de courage et de détermination, non seulement au phénomène du terrorisme, mais également aux liens, bien établis, et aux connexions dangereuses, avérées, entre la nébuleuse terroriste, les réseaux des narcotrafiquants, les groupuscules séparatistes et la mafia de la traite des êtres humains. Il a ajouté que l'implantation rampante de cette alliance contre-nature dans la région Sahelo-saharienne est l'illustration de la capacité des réseaux terroristes à tirer profit du déficit de coopération régionale, voire de la politisation de la lutte régionale contre le terrorisme et de l'approche exclusionniste qui la handicape. Autant le terrorisme est un phénomène international qui ne connaît ni frontière, ni religion, ni race, autant la coopération régionale internationale ne devrait souffrir d'aucune instrumentalisation, ni politisation, ni exclusion, a-t-il insisté. C'est à ce prix que l'hydre du terrorisme sera vaincue, que des vies innocentes seront sauvées et que la sécurité, la stabilité et la coopération dans la région seront renforcées, a-t-il conclu.