L'Association marocaine des droits humains (AMDH) et le Conseil des migrants subsahariens au Maroc (CMSM) ont plaidé, jeudi à Rabat, pour l'amélioration de la situation des réfugiés et demandeurs d'asile installés au Maroc, insistant sur le respect de leurs droits fondamentaux reconnus au niveau international. Dans une conférence de presse, l'AMDH et le CMSM ont insisté sur la nécessité de protection des droits de cette catégorie et la liberté de choix et d'accès du pays d'accueil, outre le combat contre toutes formes de marginalisation, exclusion, racisme ou discrimination. Dans ce contexte, M. Saïd Tabal (membre du Comité central migration et asile de l' AMDH), a souligné la nécessité de l'amélioration de la situation des réfugiés et demandeurs d'asile installés au Maroc et du respect de leurs droits élémentaires notamment leurs droits aux soins, à la scolarisation de leurs enfants, à une alimentation saine et à un emploi stable. Il a rappelé, dans ce cadre, que le Maroc a ratifié la Convention de 1951 relative à la détermination du statut de réfugié, le 26 août 1957, et son Protocole additionnel de 1967, le 20 avril 1971, comme il a signé l'accord de siège dans ce domaine avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (UNHCR), le 20 juillet 2007. Après avoir rappelé les initiatives du HCR qui, a-t-il estimé, demeurent "très limitées", M. Tabal a déploré l'action de l'organisation onusienne qu'il a qualifiée de "partiale", étant donné qu' "elle défend les orientations politiques européennes dans le domaine d'asile qui se caractérisent par le durcissement des procédures, la complexification des moyens d'arrivée au pays où les demandeurs d'asile désirent résider et l'adoption de contrôle ferme des frontières et des points de passage, outre l'approche sécuritaire et la complexification des procédures de demande de visa", a-t-il dit. De son côté, le Secrétaire général du CMSM, M. Yene Fabien Didier a insisté sur la nécessité, pour les réfugiés et les demandeurs d'asile, de la liberté de choix et d'accès au pays d'accueil et la suppression de toutes les formes d'externalisation des procédures d'asile. Il a, en outre, mis l'accent sur l'importance d'assurer la protection nécessaire et non obligatoire à tous les migrants, notamment aux mineurs et aux femmes victimes de violences sous toutes ses formes en leur permettant de se former, de se scolariser, et de permettre à tous les réfugiés détenteurs de la carte de réfugiés octroyée par le UHNCR d'obtenir la carte de séjour ou de résidence. M. Didier a également insisté sur l'intérêt que revêt l'interdiction de la détention des demandeurs d'asile et l'importance de la création de mécanismes indépendants contrôlés par la société civile. Cette rencontre a été marquée par des témoignages vivants de nombreux réfugiés et demandeurs d'asile installés au Maroc, en provenance de plusieurs pays africains.