La Commission consultative de révision de la Constitution a tenu, mercredi à Rabat, une réunion avec des Associations amazighes au cours de laquelle ces dernières lui ont fait part de leurs conceptions et propositions relatives à la réforme de la Constitution. Dans ce cadre, M. El Hussein Ait Ba Hsin de l'Association marocaine pour la recherche et l'échange culturel, a souligné que les propositions de cette dernière portent sur la nécessité de pallier la marginalisation et la sous-estimation de l'Amazighe et de procéder à sa constitutionnalisation en tant que culture, identité et civilisation, outre son officialisation comme langue nationale. Dans une déclaration à la presse, il a indiqué que les acquis réalisés par l'amazighe depuis sa reconnaissance officielle en 1964 ont été accompagnés par des mesures visant son incorporation dans le système éducatif, les médias et les divers secteurs vitaux. Selon M. Ait Ba Hsin, l'amazighe fait face à un certain nombre de contraintes du fait qu'elle ne dispose pas d'une "protection juridique". Pour sa part, le président du Réseau amazighe pour la citoyenneté, M. Youssouf Lâaraj a précisé que les propositions préconisent la reconnaissance de l'amazighe en tant que langue officielle de l'Etat à côté de la langue arabe à l'instar de ce qui est en vigueur dans plusieurs pays dans le but de consacrer la diversité. Le Réseau a également proposé la création de nouvelles institutions tels le Conseil national de l'amazighe en tant qu'alternative à l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) et de l'Académie de la langue amazighe afin de développer cette langue, soulignant la nécessité de promouvoir la recherche académique amazighe afin de permettre à cette dernière d'occuper la place qui lui échoit au sein de l'université, des médias et des établissements scolaires. De son côté, le président de la Confédération des Associations amazighes du nord du Maroc, M. Mohamed Chami, a indiqué que celle-ci propose que le préambule de la nouvelle Constitution accorde une dimension identitaire à l'amazighe du fait qu'elle a un caractère national à l'image de la langue arabe. Le président de la Confédération des Associations amazighes du sud du Maroc, M. Mohamed Handaïn a, quant à lui, fait savoir que les propositions soulignent l'officialisation de la langue amazighe à l'instar de la langue arabe et que l'identité marocaine est une identité amazighe, islamique et africaine ouverte sur son environnement. Pour cette Confédération, la nouvelle Constitution doit inclure des dispositions sur la régionalisation qui doit être fondée les constantes historiques, civilisationnelles et politiques. Le découpage régional doit comprendre sept régions, a-t-il ajouté, estimant qu'il s'avère indispensable de tenir compte des cumuls historiques pour le développement des régions.