La Commission Consultative de Révision de la Constitution (CCRC) a poursuivi, lundi à Rabat, ses réunions avec les partis politiques pour connaître leurs conceptions et leurs propositions concernant la révision de la constitution, en rencontrant les représentants du Parti de la Société Démocratique (PSD), du Parti Authenticité et Modernité (PAM) et du parti Al Ahd Addimocrati. La secrétaire général du PSD, Mme Zhor Chekkafi, a indiqué que son parti a présenté le mémorandum initial relatif à la révision de la constitution, dans la perspective de présenter, au courant de cette semaine, un document détaillé. Ce mémorandum insiste plus particulièrement sur la nécessité de la constitutionnalisation du "Conseil supérieur de l'administration territoriale et la gouvernance", qui se compose des gouverneurs et des wali et présidé par SM le Roi, afin d'assurer un équilibre entre l'application des lois, la régionalisation et le contrôle du processus électoral, a-t-elle déclaré à la presse, soulignant que ce conseil doit être "totalement indépendant du ministère de l'intérieur". Le parti de la Société Démocratique, a ajouté Mme Chekkafi, a mis aussi l'accent sur la nécessité de la constitutionnalisation du "conseil des oulémas pour préserver les composantes religieuses de la société marocaine et l'unité de son rite" et de la "charte des droits et des libertés". De son côté, M. Mohamed Cheikh Biadillah, secrétaire général du PAM, a affirmé que son parti a présenté son mémorandum concernant la révision de la constitution en se basant sur le discours royal du 9 mars, la référence du parti, les recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) et le rapport du cinquantenaire. Et d'ajouter, dans une déclaration similaire, que suite à une étude objective et profonde de l'édifice institutionnel et constitutionnel du Royaume, le PAM considère la future constitution comme étant "une constitution nouvelle des libertés, des droits et devoirs, de la réconciliation qu'a connue le Maroc durant la dernière décennie, et qui consacre l'équilibre entre le centre et les régions". Il a de même relevé que "le rôle de l'institution royale est central et revêt une grande importance en matière d'arbitrage entre les institutions et les acteurs, comme elle est la garante des liberté, des droits et du choix démocratique qui est à même de placer le citoyen au cœur de la dynamique pour l'édification du Maroc de demain". Pour sa part, M. Najib Ouazzani, secrétaire général du parti Al Ahd Addimocrati, a affirmé que lors de la rencontre avec la Commission consultative, son parti a exposé sa conception concernant le chantier important de la réforme constitutionnelle auquel il participe aux côtés des autres partis, des syndicats, et des acteurs associatifs et de la jeunesse. Il a indiqué que le parti a insisté lors de cette rencontre sur l'importance du discours royal et sur les sept axes cités par le Souverain, notamment ceux considérés par le parti comme indispensables tels que la séparation des pouvoirs, la représentativité des MRE au sein de la chambre des représentants, la constitutionnalisation de la langue amazigh, la moralisation de la vie politique et la lutte contre toutes les formes de prévarication. La Commission consultative de révision de la Constitution avait entamé lundi dernier l'écoute des partis politiques et des syndicats pour présenter leurs visions et conceptions concernant la révision de la Constitution. Ces réunions interviennent en application des Hautes orientations contenues dans le discours royal du 9 mars dernier, invitant la CCRC à adopter une méthodologie d'écoute et de concertation avec toutes les instances et potentialités qualifiées, dont les partis politiques et les organisations syndicales. Ces séances, qui se poursuivront jusqu'au 7 avril, seront suivies d'autres réunions similaires avec les organisations de jeunes et les acteurs associatifs, culturels et scientifiques qualifiés.