La commission consultative de révision de la Constitution (CCRC) a poursuivi, vendredi à Rabat, ses réunions avec les partis politiques pour écouter leurs propositions et visions sur les réformes constitutionnelles, en rencontrant les représentants du parti de la Renaissance et de la Vertu (PRV), du Parti socialiste (PS) et du parti Annahda. Dans une déclaration à la presse, le secrétaire général du PRV, M. Mohamed Khalidi, a indiqué que le parti "a évoqué des questions importantes se rapportant essentiellement à la préservation de l'identité marocaine et à l'attachement aux constantes nationales et à Imarat Al-Mouminine, outre la nécessité que la Charia Islamique soit la source des lois". Partant de ces constantes, a-t-il poursuivi, le parti a insisté auprès de la commission sur l'importance de la création "d'un conseil suprême d'adéquation avec la Charia Islamique", outre la création "d'une institution de la Hisba". S'agissant de l'article 19 de l'actuelle constitution, le parti a souligné que la Monarchie a toujours soutenu le peuple et géré ses affaires, a-t-il dit, notant, dans ce sens, que les monarchies en Europe jouissent de prérogatives importantes identiques à celles prévues dans l'actuelle constitution marocaine. M. Khalidi a ajouté que le parti a aussi évoqué la question de la régionalisation et a présenté des propositions positives dans ce sens. De son côté, le secrétaire général du PS, M. Abdelmajid Bouzoubaâ a précisé que son parti a insisté sur l'accélération de la cadence de la démocratie locale et la consécration de la régionalisation avancée qui permet l'exercice de la politique de proximité, mettant l'accent sur la nécessité de constitutionnaliser les recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation et d'ériger l'Amazigh en langue nationale aux côtés de la langue arabe. Il a également paidé pour la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice et la garantie d'élections transparentes et intègres qui donnent aux institutions la "légitimité populaire" et mènent "à la légitimité démocratique" en vue de soutenir l'Etat des institutions et consacrer la citoyenneté intégrale. Le parti, a-t-il soutenu, a appelé aussi à l'élargissement des attributions du gouvernement, mettant l'accent sur la nécessité d'associer l'exercice de la responsabilité au contrôle et de permettre aux ministres d'exercer pleinement leurs fonctions conformément aux attributions que leur confèrent la constitution. La formation politique a préconisé aussi l'élargissement du champ des prérogatives parlementaires en matière de législation et de contrôle, l'annonce et la suppression de la deuxième Chambre. Le PS a plaidé également pour la légalité entre les sexes, tout en permettant aux femmes d'accéder aux postes supérieurs dans les différents domaines, a-t-il ajouté. Pour son part, le secrétaire général par intérim du parti Annahda, M. Said Ghennioui, a souligné que le parti a présenté à la Commission consultative de révision de la Constitution ses propositions axées notamment autour de la nécessité de donner la parole au peuple et de garantir sa dignité. Il a signalé l'importance de mettre en place des mécanismes institutionnels de nature à assurer au peuple marocain une vie digne à travers la répartition équitable de la richesse, outre l'engagement du Royaume dans le processus de développement durable.