Un appel pressant a été lancé, mardi à Fès, à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, à redoubler d'efforts pour mobiliser davantage d'eau et rationnaliser son exploitation dans le but de satisfaire à moyen et long termes les besoins du pays en cette denrée vitale. Le Maroc, où les eaux mobilisables sont estimées à 21 milliards de M3 par an, est classé parmi les pays où cette denrée vitale est en cours de raréfaction, a indiqué le président de l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, M. Farissi Esserrhini, à l'ouverture d'un forum organisé à cette occasion, en partenariat avec l'Agence du bassin hydraulique du Sebou sous le thème "L'eau pour les villes: Répondre au défi urbain". Pour faire face à cette situation, a-t-il noté, les pouvoirs publics accordent une place de choix à la politique de l'eau en axant les efforts depuis une longue date sur l'édification des barrages pour assurer un développement durable et satisfaire les besoins du pays en eau. Pour sa part, le directeur de l'Agence du bassin hydraulique de Sebou, M. Bendaoud Bouguenouch, a noté que les eaux disponibles au niveau du bassin de Sebou sont surexploitées et sous-évaluées, précisant que l'action menée par son organisme vise à redresser la situation en rationalisant davantage la gestion des ressources et leur utilisation. Il s'est également arrêté sur les changements climatiques que connait la planète et qui se traduisent pour le Maroc par des périodes de sécheresse répétées de plus en plus longues et des inondations dévastatrices, comme celles enregistrées durant les dernières années dans la région du Gharb. Dans le but de participer à cet effort, la Régie autonome de distribution de l'eau et de l'électricité de Fès (RADEEF) a mis en oeuvre un ensemble de mesures visant notamment à moderniser son réseau de distribution au profit de ses 300.000 clients et à lutter contre les pertes enregistrées, a fait savoir de son côté, son directeur général, M. Najib Lahlou. La RADEEF est également en passe de renforcer son plan d'assainissement à travers la construction d'une station d'épuration des eaux usées de Fès, a-t-il dit, estimant à 30 pc le taux d'avancement des travaux de réalisation lancés le 15 février 2010. Avec une population d'un million d'habitants, qui produit un volume annuel de 38 millions de M3 d'eaux usées, la ville de Fès participe à hauteur de 40 pc à la pollution du Sebou provoquant une dégradation importante de la qualité des eaux et partant une détérioration des conditions sanitaires et hygiéniques de la population de la ville, selon la RADEEF. La réalisation de ce projet, qui aura une capacité de traitement de 105.000 M3/j d'eaux usées, devra permettre d'assurer une meilleure protection des ressources en eau et d'améliorer les conditions de potabilisation de l'eau au niveau des prises de l'Office de l'eau potable situées à Kariat Ba Mohamed et Mkansa. Le projet aura également un impact positif sur l'amélioration de la santé et de la salubrité des riverains et des conditions d'abreuvage des animaux, ajoute-ton de même source. Le coût de ce projet, devant être réalisé dans un délai de 30 mois, est estimé à plus d'un milliard de dirhams.