L'Union des écrivains du Maroc (UEM), la Maison de la poésie au Maroc et la Coalition marocaine des arts et de la culture ont organisé, mardi, un sit-in devant le siège du ministère de la culture pour réclamer "un dialogue culturel sérieux et responsable". Les manifestants ont appelé le ministère à ouvrir un "dialogue responsable" sur la gestion des affaires culturelles, en vue de préserver les acquis réalisés dans ce domaine et de lancer des projets réels qui garantissent le pluralisme, la diversité, l'ouverture et la réforme. Ils ont également appelé à mettre en oeuvre la loi relative à l'artiste, à ne souestimer aucune composante de la scène culturelle nationale et à ne pas vider le Prix du Maroc du livre de sa substance et de sa symbolique morale. Le sit-in a rassemblé plusieurs acteurs associatifs et des syndicalistes qui sont venus appuyer les revendications des trois instances culturelles. Au nom des trois organisations, Abderrahim El Allam, de l'union des écrivains du Maroc a souligné que cette action vise "à défendre la dignité et à protester contre la dégradation du paysage culturel au Maroc", expliquant que le sit-in est une réponse "au non respect par le ministère de ses engagements envers ses partenaires" et des règles qui régissent toute production littéraire et artistique. Il a souligné l'ampleur des préoccupations des intellectuels et des créateurs, ajoutant que ces intellectuels, qui nourrissaient un grand espoir de promouvoir le secteur de la culture, se sont retrouvés face à "une situation de rupture qui a porté atteinte aux acquis". Le Maroc a connu depuis l'expérience de l'alternance des moments de stabilité qui ont vu se réaliser de nouveaux acquis, des réalisations et des accumulations dans le secteur de la culture, a-t-il noté, soulignant que de nouvelles perspectives s'étaient ouvertes devant la créativité dans ce domaine qui a également fait l'objet d'un débat national notamment en matière de théâtre, de cinéma et de livre. M. Allam a, par ailleurs, relevé que les trois organisations sont profondément conscientes des circonstances difficiles que vit le pays et la région arabe et apprécient à leur juste valeur les grands défis auxquels le pays est confronté, notamment en ce qui concerne l'intégrité territoriale du Royaume. Les trois organisations font partie intégrante du front intérieur et se portent au service du Maroc et de la cause nationale qu'elles placent au-dessus de toute autre considération, a-t-il dit. A rappeler que les trois organisations avaient boycotté toutes les activités de la 17 ème édition du Salon International de l'édition et du livre à Casablanca (SIEL 2011).