La culture constitue un facteur "très important" pour le rapprochement et la consolidation de l'entente mutuelle entre le Maroc et l'Espagne, deux pays liés par des accords de coopération et de partenariat dans différents domaines, a souligné le poète marocain Mohamed Bennis. Les relations culturelles "fortes" entre le Maroc et l'Espagne trouvent leurs fondements dans la volonté et l'intérêt des deux parties d'aller de l'avant pour donner un nouvel élan aux rapports culturels, a ajouté Bennis dans une déclaration à la MAP en marge de la présentation, jeudi soir à Madrid, de la traduction espagnole de son recueil "Fleuve entre deux funérailles". Il a, dans ce sens, qualifié de "très importantes" les rencontres réunissant les intellectuels et les penseurs des deux pays pour se pencher sur différents sujets liés aux relations bilatérales, mettant en exergue l'importance du "dialogue constructif" pour une meilleure compréhension entre les deux pays. Pour sa part, Luis Miguel Perez Canada, directeur de l'Ecole des traducteurs de Tolède (Centre de l'Espagne), s'est félicité du développement que connaissent les relations culturelles entre Rabat et Madrid lors des dernières années, faisant remarquer, que la coopération culturelle entre les deux pays vit une "étape de splendeur". Et de préciser que plusieurs ouvrages d'écrivains ou de poètes marocains ont été traduits à l'Espagnol, faisant savoir que l'objectif est de mettre en relief la richesse et la diversité de la production littéraire marocaine. Pérez Canada, qui a assuré la traduction en espagnol de plusieurs recueils de Mohamed Bennis, dont "Fleuve entre deux funérailles", traduit également en Français par Mostafa Nissabouri, plaide également pour intensifier les contacts entre les intellectuels et les académiciens des deux pays dans l'objectif d'aller de l'avant dans le développement des liens culturels entre les deux parties. " Fleuve entre deux funérailles ", dont la traduction espagnole a été présentée jeudi soir au siège de la fondation Casa Arabe (Maison Arabe), se caractérise par une forte présence du visuel qui permet au lecteur d'être actif et positif, de s'impliquer dans le texte et de ressentir les mêmes impressions que l'auteur. Composé de 28 poèmes, en allusion au nombre de lettres de l'alphabet arabe, ce recueil évoque la thématique de la langue et témoigne de la capacité de Bennis de faire de la poésie une forme d'art mais aussi de vivre. Né en 1948 à Fès, Mohamed Bennis est poète et universitaire. Il est membre fondateur de la Maison de la poésie au Maroc, qu'il a présidée de 1996 à 2003. Il participe, depuis 1980, à des festivals en Europe, au Canada, aux Etats-Unis et en Amérique Latine. A partir de 1995, des livres et des recueils du poète marocain sont publiés dans plusieurs pays européens, dont la France, l'Italie et l'Espagne. Mohamed Bennis est l'auteur de plus d'une vingtaine d'ouvrages de poésie et de prose, d'essais et de traductions. Il a reçu le Grand Prix du Maroc du livre en 1993 pour son recueil "Le don du vide", traduit en français par Bernard Noël et en espagnol par le même Pérez Canada, le Prix Calopezzati en 2006 pour la traduction italienne du même recueil et le grand Prix Atlas de traduction en 2000 pour son recueil "Fleuve entre deux funérailles". Tourné vers le dialogue et l'ouverture, Mohamed Bennis traduit également des textes de langue française, parmi lesquels "La blessure du nom propre" de Abdelkabir Khatibi, "Bruit de l'air" (œuvres poétiques) de Bernard Noël, et "Un coup de Dés" de Stéphane Mallarmé.